Les agents de terrain (conducteurs, agents de contrôle et agents de guichet) de la Société d'exploitation du tramway (Setram) d'Alger ont observé, hier, leur troisième jour de grève. Un service minimum a été mis en place pendant 20 à 25 minutes. Il était 9h15 hier à la station des Fusillés. Les guichets étaient fermés. Les usagers, eux, étaient dubitatifs. « Comment peut-on avoir notre ticket ? », s'interrogeaient-ils. Après près de 15 minutes d'attente, le tramway arrive à la station. « J'ai passé plus d'une heure à la station des Bananiers, ce n'est pas juste. Cette grève pénalise le citoyen », fulminait presque une femme. Pour un employé dans une société privée, cette grève est intolérable. « On dit que le service minimum est assuré mais il n'y a pas assez de rames pour ce flux de personnes qui sortent pour faire les courses. Les grévistes ont choisi le mauvais moment », peste-t-il. Une femme accompagnée de ses enfants n'a pas caché sa colère : « Pourquoi font-ils la grève au détriment du citoyen ? Je ne peux pas prendre quotidiennement un taxi pour 600 DA du Café Chergui à El Harrach ». Sur place, un agent d'exploitation et de sécurité orientait les usagers vers les rames en l'absence des contrôleurs. « Montez, ne cherchez pas de ticket, nous sommes en grève. » Ce dernier n'a pas pu nous orienter vers le représentant des grévistes. « Nous n'avons pas de syndicat. Tout ce que je sais, c'est que la grève est maintenue. » Interrogé sur les revendications des grévistes, il s'est contenté de dire : « Nous voulons des logements. » Un autre agent de sécurité est intervenu pour dénoncer « les difficiles conditions de travail ». Selon lui, les grévistes ont décidé d'effectuer un service minimum de 4 rames. « Les conducteurs sont des agents de maîtrise », a-t-il précisé, signalant que les grévistes ne reconnaissent pas le syndicat actuel qui « est complice avec la direction ». Concernant les revendications, le conducteur précise : « Nous exigeons l'amélioration des conditions socioprofessionnelles avec l'élaboration d'une grille des salaires. » Et d'ajouter : « Les responsables ne semblent pas décidés à négocier. Nous avons envoyé un huissier de justice aux stations pour constater la situation, c'est inadmissible. » L'agent de sécurité intervient pour signaler que des représentants des grévistes vont se réunir à la direction de la wilaya d'Alger pour une solution. Pour la responsable de l'unité opérationnelle du tramway d'Alger, Karima Boudjenah, la situation n'a pas changé depuis le premier jour de la grève. En attendant, les usagers, notamment les habitants de la région Est d'Alger, sont obligés d'attendre de longues minutes ou de prendre le train ou le bus pour rentrer chez eux. Quant aux chauffeurs de taxi clandestins, ils étaient nombreux, hier, à la station des Fusillés, profitant du désarroi des citoyens.