C'est Iguersafène, un village à l'orée de la forêt de l'Akfadou, qui a été choisi cette année pour abriter un des festivals les plus courus en Kabylie. Un bonheur n'arrivant jamais seul, la localité a été élue village le plus propre de la wilaya de Tizi Ouzou. Racont'arts, festival itinérant qui, l'an dernier, s'était déroulé dans la région d'Iloula Umalou, permettra aux habitants et aux visiteurs de suivre des manifestations artistiques à partir de vendredi prochain, jour d'ouverture de la 12e édition de cette belle aventure. Des projections de films, des expositions de peinture (Denis Martinez) et de photos (Sid Ahmed Semiane, Nazim Si Lekhal, Louisa Amrani), des conférences (Saïd Sadi, Maâmar Farah, Daho Djerbal, Zoulikha Bekadour...) et des concerts en plein air égayeront les journées estivales jusqu'au 31 juillet. Le cinéma et le théâtre ne seront pas en reste. On prévoit aussi des pièces théâtrales dont « Zehrat eddar » présentée par la troupe tunisienne de l'association Jeunes artistes, qui sont inscrites au programme. Sur le plan musical, on annonce la venue de troupes comme Diwan gnawa de Blida du maâlem Behaz, ou la troupe Karkabou el Ouahat de Ouargla. Jeudi 30 juillet devra se produire Cheikh Sidi Bemol, originaire de la région. La liste des artistes est longue. Outre les groupes Debza « Tighri Ouzar », Rap 3 PAZ de Timimoune, le Groupe musique Punk Blida, Groupe Slamthine (Slam) d'Alger, un groupe féminin de Ghardaïa, le groupe Afous d'Afous de tindi de Djanet, un groupe de musique africaine « Les Pigeons voyageurs » d'Afrique, le groupe de musique Khouane de At Yani, le groupe El Faracha de Saïda et Akli D., se produiront tout au long de la semaine. Rencontre citoyenne Le foyer de jeunes et l'école primaire seront des espaces de rencontres de discussions et d'échanges avec des artistes, des auteurs, des poètes et des artisans. Des forums aborderont, en présence d'associations venues d'Alger, de Béjaïa et de la région, « la place de tajemaat dans la modernité », « Le patrimoine et l'écologie au centre du développement durable » et des thématiques liées à la révolution algérienne. A l'encontre des manifestations culturelles qui se déroulent aux quatre coins du pays, Racont'arts se veut surtout une rencontre citoyenne où les populations s'impliquent dans l'organisation et la prise en charge des invités accueillis au sein même des familles. Les jeunes et les femmes ne seront pas de simples spectateurs. Les femmes donneront à voir des facettes de la culture locale dont certains aspects comme les chorales féminines sont bien préservées dans la région. Les jeunes auront des ateliers à leur disposition pour s'initier au mime, à la danse, aux arts audiovisuels. Les activités s'articulent autour de débats et de séances ludiques et festives. C'est ainsi que le lundi prochain Julien Barret s'interrogera sur « l'évolution de la langue française » ; Une table ronde réunira autour de Nadia Sebkhi (directrice de Livresq), Hend Sadi, auteur, et Mohamed Djebli sur la place de la littérature de graphie française en Algérie. Mohamed Adi Bouafia, Cahina Bari, Kada Bensmicha, Athmane Agoudjil, Mzoughi Yousra (Tunisie), Nassim Alwan (Liban) et Djazia Aït Kaki animeront une nuit entière dédiée aux contes. Une virée vers ce charmant village, situé à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Azazga, permettra de joindre l'utile à l'agréable en cette fin de semaine.