Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, hier, une résolution ouvrant la voie à la levée, de manière progressive et conditionnelle, des sanctions internationales qui asphyxient l'économie iranienne. Par ce texte, le Conseil « entérine » l'accord de Vienne, « demande instamment qu'il soit appliqué pleinement selon le calendrier mis au point » par les négociateurs et appelle les pays membres de l'ONU à en faciliter la mise en œuvre. Le Conseil charge, en outre, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de « procéder aux vérifications et contrôles nécessaires des engagements nucléaires pris par l'Iran », comme la limitation du nombre de ses centrifugeuses ou de son stock de matière fissile, et il exige que l'Iran « collabore pleinement » avec l'AIEA. Dès que le Conseil aura reçu un rapport constatant que le programme nucléaire iranien est désormais totalement pacifique, les sept résolutions prises par l'ONU depuis 2006 pour sanctionner l'Iran « seront abrogées ». Ces résolutions interdisent le commerce de biens ou de services liés aux activités nucléaires iraniennes, gèlent les avoirs financiers de personnalités et de sociétés iraniennes et imposent des l'embargo sur les armes conventionnelles et les missiles balistiques. L'embargo restera cependant en vigueur pendant cinq ans pour le premier et huit ans pour le second. Au bout de dix ans, l'ONU doit refermer le dossier du nucléaire iranien sauf si Téhéran viole l'un ou l'autre de ses engagements. Le Conseil pourra, dans ce cas, rétablir toute la panoplie des sanctions de manière quasi-automatique. Il suffira qu'un des cinq membres permanents dépose une résolution stipulant que les sanctions restent levées puis mette son veto « inversé » à cette même résolution pour que les sanctions soient rétablies. L'accord de Vienne, conclu la semaine passée entre l'Iran et les grandes puissances, doit néanmoins passer l'obstacle du Congrès américain dont la majorité républicaine est hostile. Le texte, vigoureusement défendu par le président Barack Obama, a officiellement été transféré dimanche dernier aux deux chambres qui devraient voter sous 60 jours. Washington doit également rassurer ses alliés dans la région. Le secrétaire à la Défense, Ashton Carter, se rend aujourd'hui en Israël puis en Arabie saoudite, deux pays où l'accord a suscité une profonde inquiétude. Il se rendra ensuite en Jordanie, pleinement engagée dans la campagne contre le groupe terroriste Daech.