Augmenter le nombre de permanenciers, multiplier le nombre des grandes surfaces, industrialiser la fabrication du pain. Ce sont là quelques propositions émises par l'association de protection des consommateurs, destinées à faire face aux défaillances constatées en matière d'approvisionnements en produits alimentaires durant les jours de l'Aïd. Pour l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), « la majorité des commerçants désignés par les directions du commerce pour assurer un approvisionnement régulier en denrées alimentaires et services de large consommation a assuré les permanences de l'Aïd et respecté le planning ». « 27.000 commerçants représentant les six activités concernées par la permanence durant les deux jours de l'Aïd, en l'occurrence, les boulangeries, l'alimentation générale, les fruits et légumes, les viandes, la restauration et les cafétérias, ont ouvert. Si de nombreux consommateurs n'ont pas trouvé du pain durant les deux jours de fête, ce n'est pas à cause de la défection des commerçants mais par défaut d'affichage de la liste des permanenciers par les APC », explique le porte-parole de l'UGCAA, Tahar Boulenouar. « L'information n'a pas circulé. Cette anomalie a fait que des citoyens n'ont pas trouvé du pain au moment où des boulangers n'ont pas pu écouler leur marchandise. On a constaté cette situation dans les wilayas d'Alger et Tizi Ouzou », ajoute-t-il. Un avis corroboré par le président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et de l'environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, pour qui les autorités locales doivent informer les citoyens en affichant les listes des commerçants concernés par la permanence dans les lieux publics quelques jours avant l'Aïd. « Les walis doivent donner instruire les P/APC afin d'afficher ces listes », précise Boulenouar. Selon lui, l'autre problème à poser, c'est l'augmentation du nombre de commerçants dont les activités connaissent un déclin, à l'instar de la boulangerie et la restauration. Pour Zebdi, le problème concerne le pain, le lait en sachet ainsi que la restauration et la pharmacie. D'après lui, il faut contrôler la disponibilité du pain et non l'ouverture des commerces puisque des boulangers avaient ouvert alors que le pain n'était pas disponible car les travailleurs, issus généralement de l'intérieur du pays, étaient partis chez eux pour passer l'Aïd en famille. D'autres ont vendu le pain au marché parallèle et fermé à 11h ou 12h. Pour remédier à ce problème, « il faut augmenter le nombre de permanenciers et surtout multiplier les grandes surfaces en passant à l'industrialisation de la production du pain », propose Zebdi. En attendant, la loi 08-04 relative aux conditions d'exercice des activités commerciales qui prévoit la fermeture des locaux commerciaux pour une durée d'un mois assortie d'une amende allant de 30.000 à 200.000 DA sera appliquée aux contrevenants qui n'ont pas assuré les permanences.