Poussé à la démission après « le tsunami », selon ses propres mots, qui a balayé la Fifa avec l'arrestation de 7 de ses dirigeants fin mai, M. Blatter a également promis de mettre à profit les sept mois qui le séparent de l'élection pour engager des réformes. « Je ne serai pas candidat à l'élection du 26 février, il y aura l'élection d'un nouveau président », a assuré le Suisse, qui s'exprimait à Zurich après la décision du Conseil exécutif de la Fifa de fixer au 26 février 2016 l'élection d'un nouveau président. Sa conférence de presse a été retardée par un incident cocasse : l'irruption d'un humoriste britannique qui lui a jeté au visage des faux billets, alors que l'instance mondiale du football fait face au plus grand scandale de corruption de son histoire. Le principal opposant de Blatter, le Français Michel Platini, fait désormais figure de candidat favori à la présidence. « Il réfléchit sérieusement à se porter candidat », selon une source proche. Platini : décision sous 15 jours Platini « sait qu'il doit prendre une décision rapidement pour fermer la porte à d'autres éventuels challengers. Il prendra sa décision dans les deux prochaines semaines », selon la même source. Selon cette source, Platini, 60 ans et à la tête de l'UEFA depuis 2007, a reçu le soutien de quatre des six confédérations régionales de football, à l'exception de la Confédération africaine (CAF) et celle d'Océanie. A ce jour, seul l'ancien joueur brésilien Zico a formellement fait acte de candidature. Le Prince jordanien Ali, unique adversaire de Blatter lors de la précédente élection a indiqué qu'il était « disponible ». « Je souhaite bonne chance à tous les candidats, y compris à Michel Platini », a lancé, sybillin, Blatter. Une manière de forcer son principal pourfendeur à se déclarer ? En attendant l'élection, Blatter a réaffirmé sa volonté de « réentamer un processus de réformes ». Nous avons déjà engagé des réformes en 2011 mais il restait un certain nombre de points en suspens », a ajouté celui qui a passé 40 ans à la Fifa. Un groupe de travail présidé par une personnalité indépendante va se pencher sur une série de réformes de fond, en priorité une limitation du nombre de mandats du président (Blatter est lui-même en poste depuis 1998, son 5e mandat), et un contrôle plus poussé de la probité des membres du comité exécutif, avec la publication de leurs rémunérations. Mais, interrogé pour savoir s'il était d'ores et déjà prêt à rendre publique sa rémunération, M. Blatter a une fois de plus botté en touche : « cette décision ne concerne pas uniquement le président de la Fifa mais tous les officiels concernés ». Blatter journaliste radio ? Ce groupe de travail composé de 11 personnes ressemble à celui que le CIO, alors secoué par le scandale de corruption des JO de Salt Lake City, avait créé en 1999. Parmi ses membres figuraient notamment l'avocat français Robert Badinter ou l'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger. « La création de ce groupe de travail est un pas important afin d'améliorer la gouvernance et la transparence » au sein de la Fifa, a réagi Platini dans un communiqué. « Nous devons réformer la Fifa et nous devons le faire maintenant », a ajouté l'ancien milieu de terrain. Blatter, 79 ans, avait été réélu le 29 mai pour un cinquième mandat à la tête de la Fifa, en dépit du scandale planétaire de corruption qui venait tout juste d'éclabousser son instance. Quatre jours plus tard, le 2 juin, il avait annoncé sa démission, ajoutant toutefois qu'il restait en poste le temps d'organiser de nouvelles élections fin 2015 ou début 2016. Interrogé pour savoir ce qu'il ferait au soir du 26 février, au terme de ses 18 ans de présidence, Blatter a assuré qu'il redeviendrait « journaliste, à la radio. Il y a tellement de radios dans le monde, je suis sûr que quelqu'un sera content d'entendre ma voix ».