Préoccupés par la dégradation de la situation entre Palestiniens et Israéliens, le statu quo actuel qui fragilise la solution à deux Etats (Israël et Palestine), la radicalisation et la propagation du terrorisme, les Européens qui estiment avoir joué un rôle-clé dans l'accord sur le nucléaire avec l'Iran veulent s'attaquer au processus de paix au Proche-Orient dans lequel ils estiment avoir « beaucoup investi en tant qu'Union européenne ». Avec le soutien des Nations unies, ils espèrent former une coalition plus vaste que le quartette (Etats-Unis, Russie, UE et ONu) pour « débloquer » les pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens. Le Conseil des Affaires étrangères du Vieux continent a exprimé lundi à Bruxelles qu'il va explorer la possibilité de créer un « groupe international de soutien » pour « contribuer à la reprise des négociations israélo-palestiniennes ». Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne, a été chargée, selon les conclusions de ce Conseil endossées par les 28 chefs de la diplomatie, « d'explorer dans les prochaines semaines les options pour la mise en œuvre de cette initiative avec des acteurs régionaux et internationaux ». « Nous avons besoin de bâtir un cadre régional élargi. Je rendrai compte de sa faisabilité (...) une fois que j'aurai discuté avec les acteurs régionaux », affirme Federica Mogherini. Selon certains médias européens, ce groupe international pourrait se réunir pour la première fois en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre à New York. Une résolution établissant le principe de ce groupe de soutien qui inclurait outre le quartette qui a été fondé en 2002, les membres du Conseil de sécurité, des Etats membres de la Ligue arabe et des pays européens, définissant ses objectifs et réglant les paramètres d'un accord de paix « juste et durable dans les 18 mois », pourrait y être déposée. Les « 28 » ont appelé aussi depuis Bruxelles, les autorités israéliennes à « prendre davantage de mesures positives pour faciliter l'acheminement de l'assistance humanitaire, la reconstruction et la reprise économique sur une base permanente dans la bande de Ghaza » et réaffirmé leur appui à « une solution équitable et globale basée sur deux Etats », dont « un Etat israélien et un Etat palestinien indépendant, démocratique, contigu, souverain et viable, vivant côte à côte en paix, en sécurité et en reconnaissance mutuelle ». Une fois n'est pas coutume, ils ont plaidé pour la réconciliation entre les factions palestiniennes et le renforcement des liens entre la bande de Ghaza et la Cisjordanie dans l'intégrité d'un futur Etat palestinien, dénoncé les implantations juives sur le territoire palestinien, la construction d'une barrière de séparation au-delà de la ligne de 1967, la démolition et la confiscation, y compris des projets financés par l'UE, des expulsions, des transferts forcés de bédouins, des avant-postes illégaux, des violences de colons et la restriction de la circulation et de l'accès. « Ces actions menacent sérieusement la solution à deux Etats. Les implantations à Jérusalem-Est portent atteinte sérieusement à la possibilité de Jérusalem de servir de capitale de deux Etats dans l'avenir », ont mis en garde les ministres.