Un autre pas vers l'Etat de Palestine. La nouvelle chef de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, a marqué sa première visite dans la bande de Ghaza par son adoption d'une position tranchée pour la proclamation de l'Etat palestinien. «Il faut un Etat palestinien, c'est l'objectif, et cette position est partagée par toute l'Union européenne», a affirmé la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, lors d'une conférence de presse à Ghaza. «Le monde ne supportera pas» une quatrième agression israélienne meurtrière après celle de cet été et les deux autres menées par l'armée d'occupation israélienne ces six dernières années, ajoutera la diplomate qui avait déjà averti, vendredi dernier à El-Qods que «si nous n'avançons pas sur le front politique, nous risquons de sombrer à nouveau dans la violence». Violence qui a, encore une fois, atteint un pic avec les derniers affrontements entre Palestiniens et policiers israéliens dans les rues de la ville sainte d'El-Qods occupée et annexée par Israël. L'Etat terroriste hébreu suit une logique guerrière dont l'objectif n'est rien d'autre que le sabordage de toute tentative de paix pouvant aboutir à la création d'un Etat palestinien, surtout avec la multiplication des appels à la création de cet Etat de Palestine et sa reconnaissance par la majorité des pays, dont la Suède, dernier en date (le 30 octobre) et premier pays membre de l'UE. À Londres, les Parlements britannique et irlandais se sont exprimés, même si leurs votes n'engagent pas Londres, en faveur d'une reconnaissance de l'Etat de Palestine, alors qu'en France les députés du bloc socialiste, le parti au pouvoir, alliés au Front de gauche et aux écologistes, ont annoncé leur intention de soumettre au vote, dans les prochaines semaines, une résolution appelant le gouvernement français à suivre l'exemple de la Suède. Evidemment, ces pressions politiques ne sont pas pour plaire à Israël qui fait tout pour neutraliser l'action pacifique des Palestiniens et de leurs soutiens. Les Palestiniens, qui ont depuis 2012 le statut d'Etat observateur à l'ONU, entendent soumettre au cours de ce mois un projet de résolution au Conseil de sécurité des Nations unies pour obtenir la fin de l'occupation de leurs Territoires par Israël sous deux ans et ouvrir la voie à un Etat indépendant dans les frontières de 1967. «L'actuelle offensive palestinienne est diplomatique : il s'agit d'obtenir le vote par le Conseil de sécurité d'une résolution fixant le cadre et les délais de la négociation sur la création d'un Etat palestinien aux côtés d'Israël. L'opinion internationale l'exige avec force, surtout depuis la tragédie de cet été, et la reconnaissance de l'Etat de Palestine grandit [...]. 134 Etats membres de l'ONU - sur 193 - ont déjà fait ce geste... Federica Mogherini vient de déclarer : "Je serais heureuse si l'Etat palestinien existait au terme de mon mandant." Espérons qu'elle fera en sorte qu'il existe. Y compris en exerçant les pressions nécessaires», a déclaré l'historien et journaliste Dominique Vidal, spécialiste de la question israélo-palestinienne, résumant le défi qui se pose maintenant aux puissances mondiales, surtout celles qui usent de leur droit de véto pour soustraire Israël à toutes poursuites judicaires pour ses crimes et à l'application du droit international. H. G.