« L'Algérie a les moyens de son ambition dans le domaine des énergies renouvelables », a souligné lundi dernier à Paris, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, qui prend part à la première session des consultations ministérielles informelles préparatoires à la COP21. Des représentants d'une quarantaine de pays, dont une trentaine de ministres, participaient à une séance de négociations informelles à huis clos, pour tenter d'aplanir les différends et faciliter la conclusion d'un accord en décembre. La conférence sur le climat, qu'abritera la capitale française du 30 novembre au 11 décembre, réunira 195 pays sous l'égide des Nations unies. La communauté internationale s'est fixé pour objectif de limiter à 2 degrés la hausse des températures, générée par les émissions de gaz à effet de serre, faute de quoi, la science prévoit des impacts graves et irréversibles. Réservoir géothermique « Cette ambition légitime pour hisser l'Algérie à terme au statut de leader africain, voire mondial, en matière d'énergies renouvelables », a expliqué Ramtane Lamamra, n'est pas une simple vue de l'esprit. « L'Algérie, pays le plus vaste d'Afrique, du monde arabe et de la Méditerranée, dispose de l'un des gisements solaires les plus importants au monde, estimé à plus de 5 milliards GW/an », a indiqué Lamamra. « La moyenne annuelle d'ensoleillement de tout le territoire est estimée à plus de 2.500 heures et dépasserait les 3.600 heures dans les Hauts-Plateaux ». Lamamra a affirmé que « l'Algérie s'emploie déjà à promouvoir des accords programmatiques et stratégiques à long terme avec des partenaires tant du Nord que du Sud, tant bilatéraux que multilatéraux ». Selon lui, « en plus de ses 200 stations thermales, l'Algérie, dixième pays le plus vaste de la planète, dispose aussi d'un réservoir géothermique considérable constitué par la nappe albienne qui s'étale sur plus de 700.000 km2 ». « La géothermie est incontestablement la source d'énergie la plus propre et la moins chère », a-t-il relevé. « Notre volonté est de mettre sur pied, dès l'année prochaine, si possible, un forum africain des énergies renouvelables en tant que plateforme regroupant les décideurs africains avec leurs partenaires ainsi que les dirigeants CEO des compagnies publiques et privées », a-t-il affirmé. « Une foire annuelle des technologies accompagnerait avantageusement ce forum. » Lamamra a par ailleurs rappelé que « l'Algérie, en sa qualité de vice-présidente du Comité intergouvernemental de négociations, a joué un rôle-clé, au cours des négociations de la convention-cadre sur les changements climatiques ». A ce titre, elle porte la lourde responsabilité, partagée avec un éminent représentant des Etats-Unis d'Amérique, de coprésider le Comité de négociations de l'accord de Paris. « L'Algérie, un des premiers pays signataires à Rio de la convention-cadre sur les changements climatiques, entend assumer les responsabilités qui sont les siennes aux niveaux national et international », a assuré Lamamra. Ce dernier n'a pas manqué d'évoquer « les mesures ambitieuses adoptées par l'Algérie en matière de maîtrise de la consommation énergétique à l'horizon 2030 ». Celles-ci sont accompagnées de mesures de promotion de l'efficacité énergétique et d'intensification de l'utilisation des énergies nouvelles et renouvelables. Lamamra, lors de son intervention, a tenu à réaffirmer « la ferme détermination de l'Algérie de ne ménager aucun effort pour permettre à la communauté internationale d'être au rendez-vous de l'Histoire, à Paris le 11 décembre prochain ». Il a affirmé, en référence aux événements du 11 décembre 1960, que « cette journée est une date marquante dans la prise en charge de sa destinée par le peuple algérien ».