La « guerre contre le terrorisme », solennellement proclamée par la président Béji Caid Essebsi à la veille de la fête de la République, est enclenchée. Après trois jours de débat, le Parlement tunisien a adopté, vendredi dernier, une nouvelle loi sur la lutte contre « le terrorisme et le blanchiment d'argent » à une écrasante majorité (174 députés pour, 10 abstentions et aucun vote contre). « Avec fierté, nous avons vécu ce moment historique », a déclaré le président de l'Assemblée, Mohamed Ennaceur, devant les élus entonnant l'hymne national. Si la société civile et l'opposition de gauche ont dénoncé les mesures draconiennes du rétablissement de la peine de mort, de la garde-à-vue fixée à 15 jours pendant laquelle le suspect ne peut consulter un avocat et le recours facilité aux écoutes téléphoniques, la nouvelle loi conforte une approche consensuelle de la coalition déterminée à relever le défi sécuritaire. Face à la menace grandissante de Daech revendiquant le carnage de Sousse (38 touristes tués) et du musée du Bardo (22 morts, dont 21 touristes), la lutte sans concession ne souffre aucune équivoque pour vaincre Daech.