Rupture. A l'algérienne ! Quand on se réunit, ne disons pas quand on se « conclave », il est obligatoire de quitter la table avec des... résolutions, très souvent unilatérales comme dans ce cas précis. La FAF (pas la Ligue de football professionnel qui gère les championnats d'Algérie des Ligues 1 et 2) a convoqué son BF pour interdire, dorénavant, le recrutement de joueurs étrangers. Comment et pourquoi a-t-on « mûri » cette procédure de « portes closes » aux footballeurs en majorité africaine d'exercer leur métier en Algérie. Un claquement de porte qui va faire un grand bruit sur le plan de l'éthique et la morale sportive. Comment réagirait, par exemple, l'opinion sportive algérienne à l'interdiction par des fédérations (particulièrement de l'Europe) de recrutement de joueurs algériens qui n'ont plus rien à prouver dans le championnat algérien et qui sont en quête de progression ? La décision de la FAF participe de l'esprit de « l'isolationnisme » combattu et gagné par la liberté individuelle et l'esprit de la compétition. L'argument avancé par la FAF s'apparente à celui que pourrait invoquer le ministère des Finances en matière de contrôle du transfert des devises... La FAF ne s'est donc rendu compte que son football, depuis qu'il était de statut amateur jusqu'à sa « professionnalisation », se pratiquait dans l'informel quant au règlement de salaires des joueurs venus d'Afrique. Réveil brutal... après plus de 20 ans de fermeture volontaire des... paupières des BF qui se sont succédé... A l'occasion, actualité oblige, nous informons la FAF que ce sujet de « contrôle » des transferts de devises relèvera, rapidement, des administrations de la banque et de la douane (associations Abef) dès la signature (ces deux derniers jours) d'un avenant à leur convention d'échange d'informations conclue en mars 2014. La réunion, pour ce faire, a été présidée par Sellal. Le préjudice est dramatique (16 milliards de dollars durant la dernière décennie, la moyenne de 1,6 milliard par an), une saignée dévastatrice. En attendant, comment la FAF et autres « contrôleurs » et présidents de club vont-ils payer (en devises) les joueurs étrangers encore sous contrat (minimum deux ans) ? L'alibi fafien « concernant les joueurs étrangers et compte tenu des difficultés financières, de l'impossibilité d'obtenir des devises légalement pour payer leurs salaires, indemnités de formation et de solidarité des joueurs étrangers ainsi que devant les agissements de certains agents de joueurs et autres acteurs du football peu scrupuleux, le bureau fédéral a décidé d'arrêter le recrutement des effectifs étrangers dans les clubs professionnels ». Constat « impressionnant » ! Eureka ! La FAF a trouvé la faille de la banqueroute du football : les joueurs étrangers et leurs salaires en devises surtout quand on replonge dans le communiqué « indemnités de formation et de solidarité des joueurs étrangers..., agissement des agents de joueurs... Et autres acteurs peu scrupuleux ». Que celui qui arrive à déchiffrer le message se manifeste ! C'est là la réponse de l'inaptitude à gérer un dossier (joueurs étrangers) qui s'apparente à la fuite en... arrière. Quand on ne peut pas baisser la fièvre, on ne casse pas le thermomètre. Pour lutter contre les accidents de la route, on ne ferme pas les usines de la construction automobile. Comment, dans ce genre de cas, l'Algérie va procéder pour freiner l'hémorragie des transferts illégaux de devises (qui se font rares) avec toutes les entreprises étrangères qui investissent dans le pays ? Le BF pourrait suggérer : « Arrêtons le partenariat. » Du tragi-comique dans un circuit fermé. La FAF a-t-elle demandé l'avis des présidents de club ? Autres questions : comment nos joueurs émigrés évoluant dans le championnat algérien transfèrent-ils leurs devises ? Et les entraîneurs étrangers dont les coachs des différentes sélections... ? Si, aujourd'hui, on s'aperçoit de certaines supercheries, c'est parce que les vides juridiques sont à « l'air libre ». Car cette « panacée » fafienne et ses raisons d'être résonnent mal sur la scène footballistique de ces temps de risque d'insolation.