Pourriez-vous revenir sur votre parcours professionnel avant de prendre la direction de l'Aarc ? J'ai fait mes débuts en tant que directeur de la communication à l'Office national de la culture et de l'information. J'ai été ensuite nommé comme conseiller, chargé de la communication du ministre chargé de la Ville. J'ai été aussi chargé de la communication de plusieurs semaines culturelles algériennes à l'étranger, chef de délégation et directeur de communication dans le cadre de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe. J'ai été aussi journaliste à la télévision algérienne, présentateur du journal télévisé, animateur d'émissions à caractère politique, directeur par intérim de la production et la programmation et, enfin, chef de projet de la chaîne parlementaire. Après toutes ces expériences, que représente pour vous l'Aarc ? Être nommé à la tête de l'Aarc m'honore. Pour moi, c'est une nouvelle mission que je dois remarquablement accomplir avec de nouvelles ambitions, de nouveaux défis à relever. L'avantage dont je dispose à l'Aarc, c'est indubitablement l'équipe en place. J'ai été agréablement surpris par son dynamisme, son professionnalisme. C'est encourageant. Je pense que c'est notre secret pour garder cette image de marque que nous avons acquise auparavant. Fraîchement installé à la tête de l'Aarc, quels sont vos objectifs, les grandes lignes que vous avez tracées ? Je suis directeur général de l'agence. Ma première responsabilité est de gérer le quotidien de l'établissement et d'établir, si c'est possible, une vision, une nouvelle stratégie pour atteindre les objectifs de cette mission. Mon but est de développer les missions de cet établissement. L'Aarc est un opérateur culturel à part entière qui dispose, depuis 2008, du statut d'entreprise. Cette agence assure aussi, pour le compte de l'Etat, des sujétions de service public. Elle organise des évènements et apporte son soutien à des projets d'artistes, d'institutions ou d'associations culturelles, tant pour la création que pour la promotion et la diffusion. Avant, l'Aarc était beaucoup plus connue et versée dans l'Algérois, dans l'organisation des avant-premières des films, surtout qu'elle avait la lourde tâche d'assurer la production cinématographique. On a remarqué que l'Aarc porte un intérêt particulier au 7e art. Pourquoi ? Effectivement, l'Aarc a consacré, avec un effectif réduit, une grande place à la production cinématographique. Les efforts de cette agence vont à 80% au volet cinématographique. Nous disposons d'un réservoir de films de cinéma, mais on se heurte aux difficultés de la distribution. On compte faire profiter le public algérien de ces productions cinématographiques à travers deux projets qu'on a dernièrement entamés. Le premier concerne le Ciné-madina. Il a été lancé le 20 juillet dernier. Le second, le Ciné-plage, a été lancé le 1er août dernier. En somme, des films récents produits par l'Aarc sont diffusés dans des villes et des plages au niveau national, à l'instar de « Harraga blues », « L'Algérie vue du ciel », « Héroïne », « Parfum d'Alger », « Titi »... Il convient de savoir que l'établissement culturel encourage les productions contemporaines et les auteurs algériens, en Algérie et à l'étranger, qui vivifient le patrimoine. L'Aarc, c'est aussi la participation des productions filmographiques à travers plusieurs festivals du monde. Nous avons une autre vision. La production cinématographique ne sera plus l'apanage de l'Aarc. Notre champ d'action comprendra d'autres volets tels le patrimoine, les arts de la scène, la musique, les arts visuels et la littérature. Les aspects innovants de l'Aarc... L'idée d'organiser des projets comme Ciné-madina et Ciné-plage est une première en Algérie, dans la mesure où on fera profiter toutes les wilayas du pays. Il faut dire qu'on a déjà organisé des projections de films en plein air mais c'était avec des anciens films. Alors qu'aujourd'hui, nous avons des films récents. Est-ce que d'autres événements vont suivre ? On compte renforcer les résidences d'écriture, de musique entre des artistes algériens et étrangers, on table sur la formation. Nous avons tracé un programme de résidence de musique avec des artistes cubains et Amazigh Kateb, en novembre prochain. En plus de permettre l'échange interculturel entre les artistes, cette rencontre sera couronnée par une tournée à travers plusieurs villes du pays. Quels sont les moments forts de cette saison ? Il en existe plusieurs. A ma nomination, nous avons commencé par préparer le projet « Algérie au cœur ». C'est un programme dédié à la diaspora algérienne. Pendant une semaine, des artistes, des responsables, des chercheurs des deux rives se sont relayés dans le but de renforcer les liens et leur attachement infaillible à la patrie. Pour moi, c'était un moment fort. Au point que ces participants n'ont même pas profité de cette occasion pour rendre visite à leurs familles. Nous avons décidé d'organiser annuellement cette rencontre. Une touche personnelle que vous souhaitez particulièrement apporter ? Pour moi, il n'y a pas de touche particulière. J'estime que nous formons une équipe. Notre travail est collectif. Le mérite revient à tout le monde. Concernant les nouvelles technologies, êtes-vous attachés au traditionnel, au moderne ou bien les deux ? Les deux. On ne peut pas les dissocier. En mai dernier, le film « El Wahrani » de Lyes Salem a été sélectionné dans un festival à Israël. Vous avez rigoureusement condamné cette pratique, cela veut dire que les productions de Lyes Salem ne seront plus subventionnées ? Nous avons condamné la participation du film et non le réalisateur. Après, Lyes Salem est un jeune créateur qui a commis une erreur. Il s'est ressaisi en retirant son film de ce festival. Personnellement, j'ai aimé la réaction de ce jeune cinéaste. On continue d'encourager les créations. Quels sont vos projets ? Nous avons lancé plein de projets et nous tenons à les réaliser. A mon niveau, j'envisage d'écrire deux ouvrages ; l'un sur la stratégie culturelle que j'ai acquise durant mon parcours, l'autre s'intitule « Chahed ala irtiyal echabiba », autour de la dissolution de l'Union nationale de la jeunesse algérienne.