Les Irakiens veulent aller plus loin. Tout en accordant un soutien aux réformes conduites par le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, et approuvées à l'unanimité par le Parlement, les citoyens se sont rassemblés, vendredi à Baghdad, par milliers pour réclamer la démission de tous les ministres en fonction et la mise en place d'un gouvernement technocratique. Ebranlé par la vague de contestation populaire qui n'a pas épargné la région du sud, considérée comme la base électorale du gouvernement majoritairement chiite, l'équipe dirigeante se trouve ainsi confortée dans la bataille contre la corruption, une meilleure gouvernance et la refonte des institutions de l'Etat en rupture totale avec la logique du« quorum » dans la désignation des responsables désormais soumise aux critères de compétence et d'intégrité. La marge de manoeuvre de Haider Al Abadi, décidant de la suppression des postes des 3 vice-présidents et des 3 vice-premier ministres, autorise une action en profondeur pour « garantir le prestige et l'indépendance de la justice et lui permettre de combattre la corruption ». Le train des réformes est donc lancé. Elles passent par « une justice ferme et impartiale », a souligné le Premier ministre irakien.