Le Conseil de sécurité des Nations unies a apporté, lundi dernier, son soutien à un nouveau plan pour la paix en Syrie. Le Conseil de sécurité appelle à mettre fin à la guerre, entrée dans sa cinquième année, en « lançant un processus politique mené par la Syrie vers une transition politique qui rejoint les aspirations légitimes du peuple syrien », lit-on dans un communiqué. La transition comprend « l'établissement d'un corps dirigeant de transition inclusif avec les pleins pouvoirs, qui devrait être formé sur la base d'un consentement mutuel, tout en assurant la continuité des institutions gouvernementales ». L'initiative doit démarrer le mois prochain par la mise en place de quatre groupes de travail sur la sécurité et la protection, le contre-terrorisme, les questions politiques et légales, ainsi que la reconstruction. Le plan a été adopté malgré les réserves exprimées par le Venezuela. Son ambassadeur auprès de l'ONU, Rafael Ramirez, a estimé que ce texte établit « un précédent très dangereux », en soutenant une transition qui, dit-il, viole le droit des Syriens à l'auto-détermination. Le représentant permanent adjoint de la France à l'ONU, Alexis Lamek, a, quant à lui, qualifié d'« historique » cette entente au sein du Conseil qui, pour la première fois en deux ans, adresse, explique-t-il, « un message en soutien au processus politique en Syrie ». Fait nouveau : la Russie a accepté. Moscou reste cependant intransigeante sur le préalable du départ de Bachar al-Assad posé par l'opposition. « Si certains de nos partenaires estiment nécessaire de décider à l'avance qu'à la fin de la période de transition, le Président (syrien, ndlr) quitte son poste, cette position est inacceptable pour la Russie », a martelé le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue iranien, Javad Zarif. Sur le terrain, l'armée syrienne a réussi une avancée, notamment près de Damas où les raids, qui ont fait dimanche dernier près de cent morts sur un marché, ont été sévèrement critiqués par l'envoyé spécial, Staffan de Mistura, jugeant « inacceptable pour un gouvernement de tuer ses propres citoyens, quelles que soient les circonstances ». Damas a promptement réagi en critiquant la partialité de l'envoyé onusien. « De Mistura s'éloigne, avec ses dernières déclarations, de l'impartialité dans l'exercice de sa mission, en tenant des propos dénués d'objectivité », a indiqué une source du ministère syrien des Affaires étrangères, citée, hier, par les médias officiels.