Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, qui perdu sa majorité parlementaire la semaine dernière lors d'un vote au Parlement sur le nouveau plan de sauvetage du pays par l'Europe, a annoncé, jeudi dernier, sa démission tout en appelant à des élections législatives anticipées. « Maintenant que la phase difficile (de négociations) est terminée, tandis que certains souhaitaient garder leurs fonctions, je voudrais me soumettre à votre jugement », a-t-il lancé aux 43 députés de son parti la gauche radicale Syriza qui s'étaient opposés à l'accord passé avec les créanciers sur le troisième prêt au pays, accompagné d'un nouveau train de mesures d'austérité. Un accord rendu possible grâce, notamment, au vote favorable de l'opposition. Cette fracture, qui augure d'une scission au sein de la gauche, a porté un coup sérieux à la majorité. « C'est à vous (aux Grecs) de décider si on a bien représenté le pays, si l'accord comprend les conditions qui permettront la reprise du pays », a ajouté M. Tsipras lors d'une allocution télévisée. En vertu de la Constitution, le chef d'Etat grec a demandé, jeudi dernier, à Vaguélis Méïmarakis, dirigeant du parti d'opposition de droite Nouvelle-Démocratie (ND), de tenter de former un gouvernement de coalition. Selon des analystes, il n'est pas exclu que Panagiotis Lafazanis, dont le groupe parlementaire compte au moins 25 députés, soit également appelé à utiliser « le mandat exploratoire » si la droite échoue, pour tenter de former un gouvernement de coalition. La piste du parti néo-nazi Aube dorée (17 députés), troisième parti au Parlement, est également évoquée dans la Grèce de l'après-Tsipras. Des législatives anticipées restent incontournables dont Tsipras souhaiterait leur tenue le 20 septembre, tout en se félicitant du fait que la loi grecque dispose que les partis ne soumettent pas au vote des députés individuels, mais des listes par partis composés par les états-majors de ces derniers. Cependant, ses détracteurs au sein de son parti se sont précipités pour contourner cette condition, en annonçant, hier, leur intention de former un groupe parlementaire nommé « Union populaire ». L'ancien ministre de l'Energie, Panagiotis Lafazanis, qui est à la tête de cette nouvelle formation, a accusé Tsipras de « trahir » la ligne de Syriza et de céder devant les pressions des créanciers de l'UE, du FMI et de la Banque centrale européenne.