La date des élections législatives anticipées en Grèce a été finalement fixée au 20 septembre. Le décret présidentiel pour la dissolution du Parlement, l'organisation des élections et la constitution du nouveau Parlement le 1er octobre a été signé. Une semaine après la démission du Premier ministre Alexis Tsipras, dont le parti de gauche radicale Syriza reste en tête des sondages malgré sa scission, les quelque 10 millions d'électeurs grecs sont appelés à revenir aux urnes. Pour la troisième fois cette année. Ainsi ce nouveau scrutin législatif se tiendra à la date souhaitée par Alexis Tsipras. Mais l'opposition de droite et le nouveau parti Unité populaire, emmené par l'eurosceptique entré en dissidence de Syriza, Panagiotis Lafazanis, ont souhaité que le vote ait lieu une semaine plus tard, le 27 septembre. Afin d'avoir une campagne électorale un peu plus longue. Ce qui augure déjà d'un âpre débat entre les différentes formations. D'autant plus que Tsipras a d'ores et déjà exclu de former une coalition avec l'opposition conservatrice. Tsipras, qui voudrait être réélu en s'appuyant sur sa popularité malgré ses volte-face, n'a pas attendu l'annonce officielle de la date pour se lancer dans la bataille. «Le peuple grec va donner un mandat fort pour le présent et pour l'avenir» à l'issue de ces élections, a-t-il déclaré, ajoutant que «la Grèce ne peut revenir en arrière et ne reviendra pas en arrière». Malgré la défection d'une partie de ses troupes, Syriza reste, avec 23%, en tête des intentions de vote, selon les sondages. Il devance de 3,5 points la Nouvelle Démocratie (ND), créditée de 19,5%. Ainsi les Grecs seront face aux urnes pour la troisième fois depuis le début de cette année caractérisée par une crise inédite qui a vu leur pays, sous assistance financière depuis cinq ans, céder face à une nouvelle cure d'austérité en échange d'un troisième «plan d'aide international». Ces nouvelles mesures provoqueront d'ailleurs la scission de Syriza. Des dissidents ont annoncé dès le lendemain du retrait de Tsipras la création de leur nouvelle formation. En attendant ce scrutin, un gouvernement par intérim a été désigné, dirigé par la Première ministre, Mme Vassiliki Thanou, présidente de la Cour suprême. Ces élections législatives anticipées seront le cinquième scrutin en six ans dans un pays durement touché par la crise, où le chômage touche plus de 25% de la population active. Alexis Tsipras, devenu en janvier le premier Premier ministre issu de la Gauche radicale en Europe, reste toujours populaire auprès des Grecs. L'organisation d'un référendum le 5 juillet sur les propositions européennes pour tenter de sortir la Grèce de l'ornière aura fait date. Une majorité de Grecs (62%) avait alors dit «non» au plan d'aide européen. Mais moins de dix jours plus tard c'est la consternation, Tsipras cède face à la pression des Européens. M. B./Agences