La rentrée sociale risque d'être chaude pour le personnel de la santé, du moins celui représenté par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Les principales revendications posées depuis quelques années par ce syndicat sont toujours d'actualité. Mais la menace de la grève n'est pas pour autant brandie. « Les négociations avec le ministère de la Santé sont à l'arrêt depuis le mois de mai de l'année en cours. Après plus d'une année et demie de pourparlers, nos principales doléances n'ont toujours pas été satisfaites », regrette le président du SNPSP, le Dr Lyès Merabet. Pourtant, selon lui, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, lors de la première audience accordée au syndicat en décembre 2013, s'est engagé à prendre en charge les revendications des praticiens et une commission mixte au niveau central a été installée pour le suivi de dossiers. « Malheureusement, une année de négociations n'a pas donné grand-chose. Les revendications importantes n'ont pas été prises en charge. Aucune suite n'a été donnée à nos doléances depuis le 4 mai, date de la réunion de conciliation. Pourtant, un procès-verbal a été consigné entre les deux parties pour maintenir le dialogue et mettre en place les démarches nécessaires pour faire aboutir nos demandes, mais, depuis, la situation n'a pas évolué », explique le Dr Merabet. Les représentants des praticiens n'entendent pas baisser les bras et se disent déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à satisfaction de leurs doléances. En effet, les quatre conseils régionaux (Centre, Est, Ouest et Sud) du SNPSP se réuniront en septembre prochain, selon le Dr Lyès Merabet, pour débattre encore de la situation. Le conseil national se réunira, quant à lui, les 16 et 17 octobre 2015 pour faire la synthèse des revendications émanant de la base. Mais pour le moment, l'éventualité d'une grève qui viendrait perturber la santé publique n'est pas évoquée. A contrario, chez les paramédicaux les choses semblent bien se présenter. Pour le président du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Rachid Ghachi, le fait de dialoguer avec la tutelle est déjà « une bonne chose » et « la promotion massive qui a touché le personnel paramédical, toutes spécialités confondues, est un pas en avant ». C'est un début qu'il faut saluer, selon lui. « La carrière dans le paramédical commence à la catégorie 11 et s'arrête à la 13. Ainsi, ceux qui sont classés à la 11 passeront à la 12 et ceux qui sont à la 12 passeront à la 13 », a-t-il expliqué. Les décisions d'application de cette promotion interviendront en octobre 2015 et toucheront 55.000 paramédicaux. Cette « embellie » vient suite à une longue stagnation dans les carrières. « En 30 ans, les travailleurs n'ont pas évolué. Avant 2008, la promotion touchait 1% du personnel mais après cette date, il n'y a pas eu d'évolution, d'ailleurs, il n'existe aucun plan de carrière », a-t-il fait savoir en espérant une révision du statut. En outre, Rachid Ghachi rappelle le blocage de la carrière des aides-soignants, « alors qu'ils peuvent évoluer par des formations », dit-il. Actuellement, l'aide-soignant n'a pas droit à une promotion. Le représentant du syndicat plaide également pour l'introduction du conseil de l'ordre des paramédicaux dans la nouvelle loi sanitaire. « Ce conseil permettra, entre autres, de connaître le nombre exact des paramédicaux », souligne-t-il.