Benjamin Netanyahu s'est déclaré prêt à engager immédiatement des pourparlers de paix directs avec le président palestinien, Mahmoud Abbas. « Je suis prêt à me rendre maintenant à Ramallah ou n'importe quel autre endroit pour le rencontrer pour des négociations directes », a affirmé le Premier ministre israélien devant les membres du mouvement Women Wage Peace (Les femmes font la paix). « Je ne mets pas des conditions préalables », a-t-il ajouté, tout en réitérant l'exigence de la reconnaissance, par les Palestiniens, de « l'existence de l'Etat national du peuple juif » en échange d'une « solution à deux Etats pour deux peuples à condition que l'Etat palestinien soit démilitarisé ». Devant des femmes juives et arabes du mouvement qui avaient entamé, le 8 juillet, à tour de rôle, un jeûne collectif de 50 jours équivalent à la durée de la guerre contre les civils (2.200 morts palestiniens dont 550 enfants) pour réclamer une solution négociée au conflit avec les Palestiniens, à l'occasion du premier anniversaire de l'agression contre Ghaza, Netanyahu a brandi la carte de l'apaisement et du dialogue. « Si vous avez l'intention de rencontrer Abou Mazen (Abbas), dites-lui que je suis prêt à le rencontrer s'il le veut aussi », a-t-il ajouté. Dans la bande de Ghaza, la situation est chaotique. Elle pourrait devenir « invivable d'ici à 2020 », s'est alarmé, mardi dernier, l'organe de l'ONU chargé des questions de développement et de commerce (Cnuced). Dans leur rapport annuel sur leur assistance au peuple palestinien, les économistes de l'ONU expliquent que « Ghaza pourrait devenir inhabitable d'ici à 2020 si les tendances économiques actuelles persistent ». Le tableau est sombre. « Les conséquences sociales, sanitaires et sécuritaires de la forte densité démographique et du surpeuplement figurent au nombre des facteurs qui risquent de faire de Ghaza un lieu invivable d'ici à2020 », ajoutent les experts, soulignant qu'en 2014, « la bande de Ghaza a subi le troisième conflit ayant donné lieu à une opération militaire à grande échelle en six ans » et ce, après plusieurs années « de blocus économique » imposé par l'occupant depuis juin 2006. « Les efforts de reconstruction sont extrêmement lents face à l'ampleur des dévastations et l'économie locale de Ghaza n'a pas la possibilité de se redresser », poursuivent-ils, relevant que la situation socioéconomique dans l'enclave palestinienne « est à son point le plus bas depuis 1967 », quand Israël avait pris le contrôle de ce territoire lors de la guerre des Six jours. Le gouvernement israélien en a retiré, en 2005, les 8.000 colons qui y vivaient et l'armée. La Cnuced note que les perspectives pour 2015 sont « peu encourageantes en raison de l'instabilité des conditions politiques, de la réduction des flux d'aide, de la lenteur de la reconstruction à Ghaza et des effets persistants de la retenue par Israël des recettes douanières palestiniennes au cours des quatre premiers mois de 2015 ». La bande de Ghaza est un territoire de 362 km2, long de 41 km, large de 6 à 12 km. Y vivent 1,8 million de Palestiniens, soit l'une des plus fortes densités de population au monde.