De tout temps, ces institutions théologiques où l'on dispense l'enseignement du Coran ont constitué une muraille contre toutes déviations et dérives morales. Elles sont un instrument qui incarne l'identité nationale et préserve les constantes de la société et ses valeurs puisées dans l'islam authentique, l'islam modéré qui cultive la tolérance, le respect, l'amour et rejette la violence sous toutes ses formes. Elles veillent également à l'héritage islamique à travers le Coran et la sunna et représentent un rempart contre tout mouvement évangélique en répondant aux attaques des détracteurs de l'islam. Les zaouïas prônent la réconciliation dans les différents conflits en jouant le rôle de médiation entre les citoyens tout en se référant dans leur arbitrage à la charia. Leur mission n'est donc pas être uniquement confinée à l'enseignement du Coran, c'est sur ce point d'ailleurs que le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa a mis l'accent, jeudi dernier à Bouira, lors de sa visite de travail dans cette wilaya. « Il est impératif pour les zaouïas et les écoles coraniques de s'ouvrir plus sur la société et s'adapter aux nouvelles exigences des citoyens », a indiqué le ministre, ajoutant que ces structures d'enseignement du Coran devraient « se hisser au rang d'instituts et ne plus se limiter à de simples structures qui forment des diplômés pour, ensuite, les abandonner ». La concrétisation de cet objectif requiert, selon le ministre, une formation diversifiée des élèves qui doivent, outre l'enseignement coranique classique, pouvoir bénéficier d'un enseignement ou d'une autre formation à distance qui leur permet de décrocher un diplôme universitaire ou d'embrasser une carrière professionnelle dans différents domaines d'activité. Aïssa a annoncé, par ailleurs, que des classes spéciales d'apprentissage du Saint Coran seront ouvertes prochainement et cibleront, dans une première phase, les élèves de classes terminales et préparatoires, révélant également l'ouverture éincessanteé d'écoles coraniques pilotes à travers le territoire national qui auront pour vocation l'encadrement des structures existantes, l'unification des programmes d'enseignement et leur accompagnement. Concernant le poste de mufti de la République, le ministre a indiqué que le choix de cette personnalité « n'a pas encore été tranché » et que, contrairement aux propos rapportés dans les médias, le futur mufti ne sera pas issu directement du secteur, le poste « pourrait être confié à un académicien ou toute autre personne qui répond aux critères exigés », a-t-il précisé. Il a également indiqué qu'une action coordonnée avec les walis est en cours pour « sélectionner les muftis qui siégeront dans le futur conseil national de la fetwa », soulignant qu'une cinquantaine de muftis forment ce conseil, à la présidence tournante.