Les autorités turques ont rétabli, hier, les accès à la ville de Cizre après huit jours d'un couvre-feu et de combats entre forces de sécurité et rebelles kurdes qui ont transformé ses rues en champ de bataille. Véhicules criblés d'impacts de balles, barricades, slogans hostiles au gouvernement d'Ankara ou à la gloire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) griffonnés sur les murs, les premiers visiteurs y ont découvert des scènes de guerre. Le gouverneur de la province de Sirnak a annoncé, vendredi dernier, la levée du couvre-feu imposé depuis le 4 septembre aux 120.000 habitants de cette ville à majorité kurde proche de la frontière irakienne, après le « succès des opérations contre le PKK ». Ces combats ont causé la mort de plus de 30 combattants du PKK et d'un civil, selon un bilan annoncé, jeudi dernier, par le ministre de l'Intérieur. Le principal parti pro-kurde de Turquie, le Parti démocratique des peuples, l'a vivement contesté. Il a affirmé que 21 civils avaient été tués par les forces de sécurité et mis au défi le gouvernement de prouver qu'ils étaient des militants du PKK.