L'année 2010 s'achève aux portes d'un nouvel hiver. Les festivités marquant la venue de la nouvelle année s'annoncent gaiement avec les vacances scolaires. Plus de mille et un événements sont venus donner à la société de quoi faire un bilan dans tous ses états. Hormis le côté festif de cette fête saisonnière, le temps se fige sur la plus longue nuit hivernale, invitant les bonnes consciences à se souvenir de ceux qui nous ont quittés le long de l'année écoulée. Ils ne sont plus de ce monde pour continuer leur mission. Le destin les a ravis à l'affection des leurs à un moment où il était temps de partir. Ils auront ainsi quitté la scène dans le tout dernier acte. Une tombée de rideau sur le monde des arts est venue assombrir quelque peu le monde de la culture. C'est presque sous un effet domino qu'ils sont partis l'un après l'autre. Sans pour cela exagérer sur la portée des mots, une hécatombe (Moussiba) a frappé ces hommes et femmes de Culture et de Culte. Du haut de leur âge avancé pour la doyenne des comédiennes Keltoum (92 ans) ou encore Cheikh Abderrahmen El Djillali (103 ans), ils ont défié le temps, résisté aux aléas de la vie, par leur inlassable foi pour le savoir avant de s'éteindre dans la dernière fibre de vie. Sous d'autres cieux, un autre érudit de la Culture et de l'Islam Mohamed Arkoun vers lequel vont aussi les pensées s'est éteint dans ses quatre-vingt années pleines. D'autres, moins âgés, nous ont quittés sur la pointe des pieds, emportés par le destin, Cherif Kortebi, Haroun Errachid, ces grands compositeurs réunis par le même sort. Idem pour Larbi Zekkal ou Tahar Ouattar . Dans son ultime combat contre la mort, Djillali Amarna, ce globe-trotter du raï, a rendu l'âme dans la discrétion. Dans le monde de la presse, les journalistes liés par cette incontournable destination, Fadhila Abba d'El Moudjahid et ceux de la chaine III Ghania Cherif et Badia nous ont quittés laissant un grand vide dans la corporation. L'amère réalité de l'existence est bel et bien une fin de vie par laquelle nous transitons. Nul n'est au-dessus de cette sanction divine. Aujourd'hui, le monde continue de tourner dans un nouveau cycle, un nouveau souffle de vie qui incite à scruter un horizon prometteur pour combler le vide laissé par ces chers disparus. C'est par cette nouvelle page tournée que se lit la prochaine étape, distribuant à chacun son rôle. Dans cette vie mi-figue mi-raisin, larmes et joies se confondent pour rassembler les efforts et faire de la nouvelle année une étape prospère pleine d'avenir. Il y a lieu de se hisser au-dessus des difficultés et de s'inscrire dans la durée pour combattre le stress et la mal-vie. Dans cette contemplative réflexion, la vie mérite d'être vécue et aimée follement. Quant au destin, il reste tracé afin que chacun mette du sien pour mériter les hommages.