Les fêtards n'en cure de la quiétude des riverains, pourvu qu'ils s'amusent jusqu'à une heure tardive de la soirée. Ni les appels à l'ordre des sages, ni la loi interdisant l'utilisation de ce genre de moyens n'ont pu dissuader les noctambules. Il semblerait que cette manière de fêter les mariages est devenue une mode ces derniers temps pour ces noceurs sans foi ni loi. En effet, il ne se passe pas un jour, un week-end sans que l'on soit importuné dans les quartiers, les cités populaires par ces adeptes de jeux dangereux. « Les pratiquants de ce loisir au moyen de produits pyrotechniques sont des gens irresponsables, combien de fois ont ils transformé la joie en peine mais en vain, nous continuons de recevoir des blessés parfois graves », a indiqué un médecin généraliste travaillant dans une polyclinique d'Alger. Malheureusement, rien n'a pu arrêter ces fusées d'artifice, cette machine infernale dont les manipulateurs se jouent de la santé et de la vie des personnes. Outre la nuisance sonore, il est des accidents qui sont parfois fatal. Ce même médecin a affirmé que « des personnes ont perdu la vue à cause d'une explosion atteignant directement l'œil ». Les victimes directes et indirectes de ce jeu imbécile sont innombrables. Que peut faire le simple citoyen pour stopper ce phénomène quand les autorités locales et les éléments de la sûreté publique assistent à ce désastre sans lever le petit doigt. Le malheur des uns fait le bonheur des autres Cette pratique devient de plus en plus récurrente et dérange beaucoup d'Algériens. « Chaque nuit, ce sont des explosions à répétition, des fumigènes, des feux d'artifice jusqu'à trois ou quatre heure du matin, on ne peut plus dormir », avoue Mohamed. « Ça devient vraiment irritant. Il ne se passe pas un jour sans que l'on puisse dormir ou que l'on soit réveillé par ces explosions », ajoute-t-il en accusant les autorités locales de ne pas intervenir pour mettre fin à ces tapages nocturnes persistants. Ces utilisateurs d'engins explosifs ont fait le bonheur des importateurs et autres vendeurs qui se frottent les mains à chaque occasion, notamment en été, période propice aux fêtes. « Depuis que les fumigènes sont largement utilisés dans les fêtes, nous en vendons des quantités importantes », dit-il avouant qu'il lui est arrivé de vendre jusqu'à 300 fumigènes par jour. L'été est une saison favorable pour les ventes, selon lui. Pourtant, ces produits coûtent cher. Leur prix oscille entre 1.000 et 2.000 dinars l'unité. Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union des commerçants (UGCAA) a estimé le marché des produits pyrotechniques à 15 milliards de dinars en 2014. C'est le monopole d'une dizaine d'importateurs qui introduisent frauduleusement leur marchandise. « Leur marge bénéficiaire est importante et atteint les 6 milliards de dinars. Il y a aussi deux à trois distributeurs par wilaya qui font travailler plus de 20.000 revendeurs » a-t-il souligné. Cette nouvelle « mode », ne fait que grossir le marché.