Photo : Slimene S.A. «Le contrôle de tout produit cinématographique est un droit absolu du gouvernement, s'agissant d'une question de souveraineté nationale » a déclaré, hier, Mme Khalida Toumi ministre de la Culture en marge de la séance plénière consacrée, à l'adoption du nouveau texte sur le cinéma que les députés ont approuvé à la majorité écrasante. En guise d'argument, la ministre indique que l'Etat, qu'il soit pourvoyeur de l'argent devant financer le produit ou non, a la totale habilité de passer au peigne fin les films ou les documentaires, traitant de sujets sensibles, sur le terrorisme, la guerre de Libération nationale, les harka ou autres. Elle rappellera, à cet effet, que le secteur du cinéma a été négligé pendant plus de 20 ans. Ce qui implique plus d'efforts en faveur de cette nouvelle loi, ayant suscité plus de 34 amendements. Ce qui réjouit Mme Khalida Toumi d'ailleurs puisque cela démontre de l'intérêt que portent les représentants de la nation à ce secteur qui a besoin d'une refonte profonde pour être au diapason des exigences de l'heure. Interpellée à propos de la sortie du président de la commission parlementaire de la Culture, de la Communication et du Tourisme d'obédience RCD ayant plaidé en plénière contre cette loi, la ministre se contente de dire qu'elle a déjà été députée et qu'elle comprend parfaitement sa position. A noter que M. Imazaten Achour est intervenu après la soumission de tous les amendements au vote pour dire qu'il s'inscrit en faux contre ce texte limitant d'après lui, les libertés individuelles. Ce qui va à l'encontre des traditions parlementaires qui veulent que la commission soit neutre. M. Abdelaziz Ziari président de la Chambre basse a eu à intervenir pour calmer les députés ayant désapprouvé les propos du président de cette commission en disant «vous avez accepté d'élire l'opposition à la tête des commissions. Alors assumez!».Revenant aux amendements apportés à cette loi, il faut retenir que celle-ci a instauré des mesures de protection des valeurs culturelles, religieuses et historiques de la société, en veillant à la préservation de l'ordre général et l'unité nationale dans la pratique des activités cinématographiques. Entre autres, l'obligation de la télévision nationale de participer à la promotion du produit cinématographique national, en consacrant par la même 5% des revenus de la publicité au fonds du développement de l'art cinématographique. Mme Khalida Toumi a tenu à préciser qu'il s'agit d'une loi «moderne» devant ouvrir de nouvelles perspectives à ce secteur vital à plus d'un titre dans un souci d'aller vers plus de professionnalisme et d'efficacité. Elle promettra au final la promulgation dans les plus brefs délais des textes d'application.