« La jonction entre le secteur de la formation et celui de l'enseignement supérieur est plus que nécessaire », a indiqué, hier, au forum d'El Moudjahid, Mohamed Mebarki, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Le ministre a expliqué les causes du peu d'engouement des jeunes à la formation et l'apprentissage. « C'est le manque de culture du travail », a-t-il estimé. Pour le ministre, ce phénomène de société va être réglé, non par la rétorsion mais par une conjoncture socio-économique qui imposera une culture de travail. « Aujourd'hui, nous constatons un changement. Des bacheliers optent pour la formation dans différentes spécialités comme l'audiovisuel, les arts graphiques et d'autres métiers dont le marché national a besoin », a-t-il affirmé. « Ces stagiaires sont recrutés par des entreprises avant même qu'ils ne terminent leur formation », a-t-il ajouté. Selon lui, plus de 50% des jeunes qui suivent des formations par l'apprentissage sont recrutés par les entreprises. Mohamed Mebarki estime que « le secteur de la formation peut bien faire en formant des ressources humaines plus qualifiées et en développant des spécialités pour faciliter l'insertion des jeunes dans la vie professionnelle ». Il a annoncé que l'enseignement professionnel fait l'objet actuellement d'une profonde réflexion. Pour le ministre, « il y a sept à huit ans, le programme pédagogique de l'enseignement professionnel était destiné pour la prise en charge des élèves ayant échoué au bac ». Cette conception a montré ses limites. « Les entreprises publiques ou privées ne reconnaissaient pas les diplômes. Par conséquent, les jeunes se désintéressent de la formation professionnelle », a-t-il expliqué. « Nous sommes en train d'étudier une formule de telle sorte que le secteur de l'enseignement et de la formation professionnels réponde aux besoins du marché du travail », a soutenu le ministre. Pour intéresser plus de jeunes à la formation professionnelle, le ministre estime qu'il est nécessaire de trouver une formule qui permette aux stagiaires de poursuivre une formation dans l'enseignement supérieur. A ce sujet, le ministre a annoncé la création d'un centre d'excellence dans le métier de bâtiment et d'un autre dans la technique industrielle en collaboration avec la firme Schneider. Cinq autres centres d'excellence dans le domaine agricole avec la collaboration du lycée agricole français ouvriront leurs portes. Son département offre, également, 440 spécialités dans la nomenclature. « Il faudra que la pyramide de la formation suive celle du monde du travail », a-t-il souligné.