Les forces de l'occupation israélienne ont remis, hier matin, en détention administrative, l'avocat palestinien, Mohammed Allan, qui avait obtenu en août, au prix d'une grève de la faim d'environ 60 jours, la levée de ce régime controversé d'emprisonnement potentiellement illimité sans inculpation. M. Allan a été arrêté à l'hôpital d'Ashkélon (ouest) où il avait frôlé la mort, avant que les autorités israéliennes ne suspendent sa détention administrative. Son « état de santé s'est amélioré », a dit la police israélienne dans un communiqué, pour expliquer son retour en détention administrative, jusqu'au 4 novembre. Cette date correspond à l'échéance prévue de sa détention administrative, interrompue en août, et qui pourra alors être ou non renouvelée. Son retour en détention administrative pose la question d'une reprise de son combat. Mohammed Allan a dit, mardi soir, qu'il cesserait à nouveau immédiatement de s'alimenter s'il retournait en détention administrative, a rapporté son père, Abou Moutir, cité par les médias. Jusqu'alors quasiment inconnu, Mohammed Allan, avocat de 31 ans à Naplouse, en Cisjordanie occupée, est devenu le visage de la lutte contre la détention administrative. Il avait été arrêté le 6 novembre 2014 « sur la base de témoignages et d'informations selon lesquels il était en contact avec un activiste terroriste du Jihad islamique, en vue de commettre des attentats de grande envergure », selon la police de l'occupation. Sa détermination à combattre son placement en détention administrative, éventuellement jusqu'à la mort, avait conduit les autorités israéliennes dans une impasse politique et humanitaire. Devant son état alarmant et des comas répétés, la Cour suprême avait fini par suspendre la détention administrative. M. Allan avait alors mis fin à sa grève de la faim, non sans avoir subi des atteintes au cerveau. Les juges avaient cependant laissé en suspens la question de son éventuel retour en détention administrative une fois qu'il serait rétabli. Selon le père, l'hôpital d'Ashkélon avait délivré mardi à son fils une autorisation de transfert vers l'hôpital de Naplouse, en Cisjordanie. « Ils l'ont arrêté au moment où il quittait l'hôpital, et ils l'ont transféré à Ramleh », dans la banlieue de Tel Aviv, a-t-il dit. « Ils insistent pour qu'il soit détenu jusqu'à l'expiration de l'ordre de placement en détention administrative », a-t-il poursuivi. La détention administrative permet aux autorités israéliennes de détenir un suspect sans lui notifier d'inculpation pendant six mois renouvelables indéfiniment. Plus de 300 prisonniers palestiniens sont en détention administrative, selon différentes sources.