Ban Ki-moon a invité mardi dernier Salva Kiir, le président sud-soudanais, et Riek Machar, le chef des rebelles, qui s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu conclu le 29 août dernier, à se réunir en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, le 29 septembre prochain, pour trouver une paix durable. Le Secrétaire général de l'ONU, qui a invité aussi les représentants des pays voisins, ainsi que des Etats-Unis, du Royaume-Uni, « espère que cette réunion se tiendra au plus haut niveau pour s'assurer que le cessez-le-feu soit bien mis en œuvre et très largement soutenu par la communauté internationale ». Machar, qui a été aussi un moment vice-président du Sud–Soudan, a annoncé qu'il participerait à cette réunion proposée par le Secrétaire général de l'ONU. Salva Kiir, qui s'est dit, mardi à Juba, « déterminé » à appliquer « sincèrement » l'accord de paix, ne compte pas se rendre à l'Assemblée générale. Il pourrait se faire représenter par James Wani Igga, son vice-président, qui figure sur une liste d'intervenants à cette assemblée. Parallèlement à cette invitation, la Russie et l'Angola ont bloqué le même jour une demande de sanctions proposées par les Etats-Unis à l'encontre de Paul Malong, le chef d'état-major de l'armée du Soudan du Sud, et du commandant rebelle, Johnson Olony. « Les Etats-Unis se contentent de dire ‘‘sanctions, sanctions, sanctions'' mais dans certains cas, celles-ci aggravent la situation », déclare l'ambassadeur russe à l'ONU, Vitali Tchourkine, précisant que son vote suit une visite récente à Moscou des ministres des Affaires étrangères du Soudan et du Soudan du Sud. Les deux auraient plaidé contre l'imposition de sanctions. Lundi dernier, l'armée sud-soudanaise avait accusé la rébellion d'avoir mené de nouvelles attaques près de Malakal, capitale de l'Etat du Haut Nil (nord-est), mais a affirmé les avoir repoussées. Le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011, grâce à la partition du Soudan, sous les auspices des Etats-Unis. La plus jeune nation du monde a replongé deux ans et demi plus tard dans la guerre en raison de dissensions politico-ethniques, alimentées par la rivalité entre Kiir et Machar. Les combats et les massacres ont fait plus de 2,2 millions de personnes déplacées et plongé le pays dans une catastrophe humanitaire.