Après l'entrée en vigueur, hier soir, des sanctions (gel des avoirs et interdiction de voyager) décidées contre deux chefs militaires au Soudan du sud, l'ONU envisage, selon des diplomates, de nouvelles sanctions contre des chefs militaires de ce pays en proie des violences nourries de la rivalité entre le président, Salva Kiir, et son ancien vice président, Rick Machar. Le comité des sanctions du Conseil avait déjà décidé, en juillet, de sanctionner six chefs militaires, trois du côté des forces gouvernementales et trois du côté des rebelles. En septembre, seuls deux ont été ciblés sur proposition américaine : Paul Malong, qui est un ancien gouverneur de l'Etat du Bahr al Ghazal (nord), qui a acquis une longue expérience militaire dans la guerre civile opposant Khartoum et la rébellion sud-soudanaise entre 1983 et 2005, et Johnson Olony, un commandant rebelle qui mène les combats contre les forces gouvernementales dans l'Etat pétrolier du Haut Nil (nord). Après vingt mois de combats, un cessez-le-feu est entré en vigueur le 29 août, mais les deux belligérants s'accusent mutuellement, dès le premier jour, de le violer comme ils l'ont toujours fait lors de précédentes périodes de trêve. En réponse à ces violations de l'accord de paix, signé en août par le chef de la rébellion puis par le président Kiir, le Conseil de sécurité de l'ONU a étudié, vendredi dernier, à la demande des Etats-Unis, la possibilité d'imposer un embargo sur les armes au Soudan du Sud. Cet accord prévoit de cesser les combats qui ont fait des dizaines de milliers de morts et chassé quelque 2,2 millions de Sud-Soudanais de leurs foyers. Le groupement est-africain de l'Igad Djibouti, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan, Soudan du Sud - qui a assuré la médiation des pourparlers de paix, est censé contrôler sur le terrain le respect du cessez-le-feu. Mais comme leurs observateurs manquent de moyens pour le surveiller efficacement, l'armée sud-soudanise a demandé, la semaine passée, à ce que des observateurs américains ou des Nations unies, de prêter main-forte à cette force et à celle de l'ONU, la MINUSS, qui compte quelque 12.500 militaires et policiers, disséminés dans tout le pays. Lundi, l'armée a accusé la rébellion d'avoir mené de nouvelles attaques près de Malakal, capitale de l'Etat du Haut Nil (nord-est), affirmant aussi les avoir repoussées.