« Les combattants ont cessé les opérations militaires tôt ce matin mais le cessez-le-feu officiel commence à midi », a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'ONG basée à Londres. Cette localité fortement disputée a été toujours le lieu de combats féroces entre les protagonistes. Ainsi, la veille, « l'Armée de la Conquête », coalition regroupant la branche syrienne d'Al-Qaïda et d'autres groupes rebelles, y a intensifié son offensive, menant neuf attentats à la voiture piégée, dont sept perpétrés par des kamikazes, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OCDH). Depuis, au moins 66 rebelles islamistes, 40 combattants pro-régime et sept civils ont été tués, a ajouté cette source. De leur côté, les forces progouvernementales, soutenues par les combattants du Hezbollah libanais, ont lancé en juillet dernier une offensive pour reprendre Zabadani poussant une alliance rebelle incluant le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, à encercler Foua et Kafraya. Cette nouvelle trêve connaîtra-t-elle le même sort que les précédentes violées aussitôt qu'elles ont été décrétées ? En août, lors des précédentes tractations, les négociations avaient achoppé sur une demande des rebelles de libérer plusieurs milliers d'insurgés détenus par le régime qui ne voulait en libérer qu'un millier, selon l'OSDH. Elle n'aura duré que 48 heures. Ensuite, avant l'entrée en vigueur du nouveau cessez-le-feu, 75 rebelles syriens entraînés en Turquie par les Etats-Unis pour combattre Daech étaient entrés en Syrie, avait indiqué plus tôt l'OSDH. Le groupe doté d'armes légères et de munitions est entré dans la province d'Alep, entre vendredi et samedi matin, à bord d'un convoi de véhicules, sous la protection des forces aériennes de la coalition internationale qui combat Daech, selon le chef de ce réseau d'information. Les 75 rebelles doivent collaborer avec deux précédents groupes soutenus par les Etats-Unis, dont la Division 30, les premières recrues d'un programme d'entraînement américain destiné à combattre Daech. En février, l'armée américaine annonçait la formation de 15.000 combattants de l'opposition modérée. Mais le programme n'a pas réussi à bien décoller. Le commandant des forces américaines au Moyen-Orient, le général Lloyd J. Austin, a récemment reconnu que seuls « quatre ou cinq » rebelles syriens formés et équipés par Washington combattaient effectivement sur le terrain, la majorité étant enlevée par le Front al-Nosra. Le redéploiement américain est conforté par l'engagement de la Grande-Bretagne désormais acquise aux frappes contre Daech en Syrie. Le Premier ministre, David Cameron, appelant le Parlement à adopter le projet, est soutenu par des membres de premier plan du Parti travailliste, défiant leur nouveau leader, Jeremy Corbyn, prêts à donner leur aval lors d'un vote qui pourrait avoir lieu le mois prochain, rapporte le Sunday Times. « Une majorité de la Chambre des communes est pour des raids aériens en Syrie si Cameron a un vrai plan ciblant Daech », a assuré au journal un membre du gouvernement fantôme du Labour. « La moitié du cabinet fantôme le soutiendra », a-t-il ajouté. En septembre de l'an dernier, Cameron avait obtenu l'autorisation pour participer aux frappes de la coalition contre Daech, mais seulement en Irak. Avec l'objectif toutefois d'élargir un jour cette mission à la Syrie. Avant d'avoir l'aval du Parlement, le Royaume-Uni avait mené en août une première frappe dans ce pays, une action ciblée contre deux ressortissants britanniques de Daech.