La médiation omanaise a de nouveau favorisé la libération d'otages étrangers par les rebelles houthis au Yémen. Deux Américains, un Britannique et trois Saoudiens ont embarqué, dimanche dernier, dans un avion omanais venu chercher à Sanaâ une délégation rebelle devant rencontrer à Mascate l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed. Le sultanat avait participé à la libération, en août, d'une Française enlevée en février à Sanaâ. Fin mai, un journaliste américain, détenu au Yémen, avait été libéré et accueilli dans ce pays voisin où se tenaient alors des discussions entre les Houthis et Washington qui fournit un soutien logistique et des renseignements à la coalition arabe sous commandement saoudien menant depuis mars des frappes aériennes contre ces rebelles chiites. Un geste d'apaisement pour taire la discorde et continuer le long chemin de la négociation ? De nouveaux pourparlers devaient se tenir la semaine dernière à Mascate sous l'égide de l'ONU entre les protagonistes yéménites. Mais le gouvernement reconnu par la communauté internationale est revenu sur sa décision d'y participer après que les troupes loyalistes, soutenues par l'aviation de la coalition arabe, eurent enregistré des résultats tangibles sur le terrain permettant de consolider la mainmise sur Aden, accueillant le gouvernement en exil, et la reconquête de Sanaâ célébrant hier le premier anniversaire de son contrôle par les Houthis. C'est aussi le jour choisi par le président Abd Rabbo Mansour Hadi pour rentrer à Aden après six mois d'exil en Arabie saoudite. Son gouvernement, rentré une semaine avant lui, conditionne sa participation au dialogue par la reconnaissance par les Houthis de sa légitimité et le retrait des grandes villes qu'ils occupent comme le stipule la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU. Sur le terrain, une intensification des raids est observée. Hier, la coalition a visé des dépôts d'armes dans le quartier de Noqom, à l'est de la ville. Les frappes aériennes ont également touché le quartier de Sawan visant la résidence d'un parlementaire proche de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, allié aux Houthis. La veille, onze Yéménites, dont des détenus, ont été tués et 50 blessés dans un double raid aérien de la coalition dans le centre du pays. En Arabie saoudite, deux garde-frontières saoudiens ont été tués quand leur patrouille a été visée par des tirs. Leur mort porte à 66 le nombre de personnes tuées, essentiellement des soldats, en Arabie saoudite par des tirs ou escarmouches à la frontière depuis le début en mars de l'opération « Tempête décisive » menée par Ryadh.