Une rencontre a été organisée, jeudi à Alger, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la personne âgée, à l'initiative de l'association « Ihcene, SOS 3e âge en détresse ». Elle s'est tenue sous l'égide du ministère de la Santé et en présence des représentants des ministères de la Santé, du Travail, de l'Enseignement supérieur, des Affaires religieuses et de spécialistes du secteur de la santé. Dans une allocution d'ouverture, Mme Souad Chikhi a expliqué la démarche de « Ihcene, SOS 3e âge en détresse » qu'elle préside. « Comme chaque année, nous célébrons cette date en organisant une journée de sensibilisation sur les problématiques du 3e âge. « Nous avons aujourd'hui des nouveautés concernant nos revendications dans ce secteur, notamment l'application en cours de certains articles de loi », a-t-elle affirmé. « Nous avons sollicité le ministère de la Santé pour l'introduction du service gériatrie pour le 3e âge dans les hôpitaux », a-t-elle indiqué. Toutefois, les chefs de service des hôpitaux, particulièrement en médecine interne, craindraient que cette démarche puisse transformer les services en mouroirs. C'est une crainte logique. Ils appréhendent, en réalité, l'abandon des personnes âgées par leurs proches. Autre nouveauté, appuyée par les ministères de la Santé et de la Solidarité, l'introduction de l'aide médicale à domicile qui équivaut à un suivi médical. La formation a déjà commencé. Par ailleurs, les personnes atteintes du cancer peuvent, désormais, effectuer des traitements de chimiothérapie sans se déplacer vers les grandes villes. Le traitement est disponible partout sur le territoire national. De même, les patients peuvent profiter de la réactivation des polycliniques », dira-t-elle. En dernier, Mme Chikhi a appellé le ministre de l'Intérieur à réhabiliter l'assistance sociale. « Cette démarche nous permettra de procéder aux statistiques et aux enquêtes en vue d'aider la société civile et l'Etat, car nous n'avons pas d'informations sur ces personnes démunies », a-t-elle soutenu. Pour sa part, Maurice Pilloud, coordinateur de Caritas Algérie, a évoqué son projet de formation des auxiliaires de vie sociale. « C'est plus qu'une expérience. Cela fait trois ans que nous collaborons ensemble pour répondre aux besoins des personnes âgées à domicile. Ce sont quarante-cinq auxiliaires, hommes et femmes, de tous âges, qui sont formés durant huit mois », a-t-il expliqué. Pour lui, « la vie sociale en Algérie, notamment dans les grandes villes, a changé. Les personnes travaillent et il y a moins de personnes à domicile pour accompagner les personnes âgées ». Pour répondre à ce besoin, le projet pilote de formation d'auxiliaires de vie sociale vise à assurer tous les aspects essentiels d'un bon accompagnement. En France et en Suisse, des expériences sur plusieurs années ont été menées. En France, il existe des villages des personnes âgées similaires à la méthode anglaise où on reprend des villages abandonnés. On y installe ensuite des personnes âgées. « Ce sont des ghettos et j'ai peur de cela. On assiste, par contre, en France, au retour des soins à domicile. C'est nettement mieux pour la personne âgée qui vit ainsi dignement chez elle », a-t-il soutenu.