Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Même s'il n'a pas organisé d'activités publiques depuis sa conférence nationale au mois de juin, il n'en demeure pas moins que le Parti des travailleurs n'a pas connu de répit. Ses militants ont d'ailleurs annulé, reporté ou adapté leur période de vacances et/ou de congé en fonction de l'agenda interne. Ce sont pas moins d'un millier de réunions qui se sont tenues durant cette dernière période au niveau des différentes structures du PT, a précisé hier Louisa Hanoune, lors de l'ouverture des travaux du comité central qui s'achèveront aujourd'hui à la Mutuelle générale des travailleurs des matériaux de construction. Il s'agissait, à travers ces conclaves, de préparer le congrès ordinaire et statutaire du parti. Celui-ci, prévu l'année dernière, a été reporté en raison de la présidentielle. Il aura donc lieu au courant de ce mois. Car, contrairement à celles de l'ensemble des formations politiques, les assises du PT se tiennent tous les trois ans et non tous les cinq ans. Dans sa déclaration d'ouverture des travaux, Mme Hanoune n'a pas manqué de se recueillir à la mémoire de l'un des militants du parti, décédé il y a quelques jours à la suite d'une longue maladie. Il activait au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. Elle rendra également un vibrant hommage à Tahar Ouattar dont elle louera les mérites, disant que c'était un homme à principes qui ne cachait jamais ses positions. «C'est un véritable monument qui est parti», dira-t-elle non sans rappeler la sympathie de l'écrivain envers le PT qu'il n'a jamais repoussé quand il s'agissait d'actions de mobilisation et de prises de position, notamment par rapport à la Palestine. L'Ordre du jour du comité central porte, outre le congrès, sur la préparation de la rentrée sociale et la Conférence mondiale ouverte (CMO) qui se tiendra pour la première fois en Afrique et de surcroît dans un pays qui vient à peine de sortir de la crise sécuritaire. La CMO interviendra au moment où le système financier mondial est en crise sans précédent. Une crise dont Louisa Hanoune dira qu'elle n'a pas été résorbée «contrairement aux déclarations frauduleuses des partisans du capitalisme». Elle rappellera que la crise alimentaire réapparaît et menace de famine 10 millions d'habitants des pays du Sahel, qui n'ont pas d'autre choix pour survivre que le recours à l'émigration clandestine, notamment vers l'Algérie. Dans ce sens, la secrétaire générale du PT souhaiterait que l'Algérie ne les traite pas avec l'esprit de xénophobie ou de racisme comme «est en train de le faire Nicolas Sarkozy». Elle abordera également les questions internationales telles que la situation en Palestine et les inondations au Pakistan. Sur le plan national, elle fera part de la satisfaction de son parti quant à la dissipation de ses craintes par rapport à une éventuelle remise en cause par les pouvoirs publics de l'ensemble des mesures prises dans la loi de finances complémentaire 2009, en dépit des pressions. «La LFC 2010 vient, selon les informations rapportées par la presse, au contraire, renforcer les dispositions de la précédente. Notamment en matière de préférence nationale.» Elle reviendra sur la revendication de son parti quant à l'exercice par l'Etat du monopole sur le commerce interne et la réouverture des grandes surfaces étatiques pour mettre fin à la spéculation. «Le ministre du Commerce a reconnu que les mesures prises se sont soldées par un échec.» Cheval de bataille du PT, ArcelorMittal n'était pas en reste de l'intervention de Mme Hanoune. Elle demande à ce que l'Etat exerce son droit de préemption. Idem pour Djezzy. «L'Etat n'a pas à négocier. Il faut d'abord faire un bilan pour voir ce qu'a rapporté Orascom, cette entreprise qui s'est faite grâce aux banques algériennes et qui n'a pas investi un seul centime. Dans ce cas, l'Etat devrait se l'approprier sans rachat ni versement d'indemnités.» Louisa Hanoune sera certainement plus explicite aujourd'hui à l'occasion de la conférence de presse qu'elle animera à la fin des travaux du comité central.