Plusieurs invités étrangers et des organisations internationales ont fait le déplacement dans les camps de réfugiés de Boujdour pour partager la joie des Sahraouis. H'mida Benatallah, représentant du Parti socialiste démocrate (PSD) suédois, interpelle son pays sur « l'urgence » de reconnaître l'Etat sahraoui. « La question n'est plus est-ce que la Suède va reconnaître l'Etat sahraoui, mais plutôt quand est-ce qu'elle va le faire ? », s'est-il interrogé. « La Suède est en train d'effectuer une enquête pour statuer sur la question et le rapport final va être publié en 2016. On attend ses résultats et le Parlement a déjà manifesté son soutien à la cause sahraouie », s'est-il réjoui. Sa troisième visite dans les camps des réfugiés a permis au représentant du PSD, au pouvoir en Suède, de rencontrer des ministres, des walis et la population. « Les jeunes, représentant 65% de la population, sont impatients et veulent la lutte armée. Nous sommes donc interpellés sur la question. Le rapport de cette mission sera présenté lors du prochain congrès de notre parti », a-t-il indiqué. La reconnaissance par le Parlement suédois de l'Etat sahraoui a suscité l'ire du Maroc qui a mené une campagne « sans merci » sur les militants du PSD. « Il y a eu la publication des écrits totalement infondés sur eux ». La menace proférée récemment par les autorités marocaines sur le retrait de l'agrément à l'entreprise IKEA, opérateur suédois, « ne va pas porter atteinte à l'économie de la Suède » dans la mesure où la firme en question est en Hollande. « Le Maroc se sent menacé ; donc il s'agite ». H'mida Benatallah annonce la visite, prochaine, d'une délégation des représentants de neuf partis politiques marocains en Suède. « Nous sommes prêts à discuter ouvertement avec eux sur la question ». A propos de la réduction de l'aide humanitaire, il répond que « la plus grande aide qu'on peut attribuer est de reconnaître l'Etat sahraoui. La Suède a un rôle important car elle va inciter tous les pays européens à franchir le cap de la reconnaissance ». Soutien chilien Phillipie Kendress, président de l'Organisation internationale socialiste de la jeunesse du Chili, relève l'importance de la question sahraouie. « Notre visite s'inscrit dans un long processus de visites que notre organisation a effectuées en 2013, dans les camps sahraouis et au Maroc », nous confie-t-il. Il se montre catégorique. « Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Les organisations socialistes soutiennent le combat des Sahraouis et nous estimons que cette question doit être inscrite dans les priorités des agendas des organisations et des pays européens notamment », a-t-il indiqué. Cette visite sera sanctionnée par la rédaction d'un rapport qui sera présenté au congrès de l'organisation qui se tient en mars. « Nous espérons qu'elle donnera son quitus pour la tenue d'autres actions » a-t-il affirmé. Pour lui, « la diversification des associations qui travaillent sous l'égide de son organisation donne la possibilité de faire pression sur les Etats de manière à changer leur opinion et prendre des décisions favorables à la cause sahraouie ». Il a estimé que « la question sahraouie a plus besoin d'information ». « On a besoin d'en parler davantage et de la faire connaître auprès des autres pays en dehors du Vieux continent ».