Le troisième Etat le plus peuplé d'Inde avec ses cent millions d'habitants a organisé, hier, des élections pour élire ses représentants de la chambre haute où le parti nationaliste du Premier ministre Narendra Modi, le Bharatiya Janata Party (BJP), ne dispose que de 48 sièges sur les 245. Le scrutin se déroule en cinq phases et les résultats sont prévus le 8 novembre. Cette première phase concerne environ 10 millions d'électeurs. Elle constitue un test décisif pour le Premier ministre indien Narendra Modi qui passe un test décisif avec le lancement des élections dans le Bihar, l'Etat le plus pauvre du pays, qui pourraient s'avérer déterminantes pour renforcer son parti au Parlement et relancer ses efforts de réforme. En effet, le chef de l'exécutif ne dispose pas de la majorité à la chambre haute. Ce qui bloque plusieurs de ses réformes économiques. Il table sur ces élections régionales pour, dit-on, y monter en puissance : les élus de cette chambre étant issus des scrutins pour les assemblées de chaque Etat. L'explication réside dans le fait que les électeurs de cet Etat préfèrent traditionnellement élire des partis ou alliances régionales. Le Premier ministre a ainsi exhorté les électeurs de cet Etat de l'Est à venir « en grand nombre ». Il a déployé d'immenses efforts lors de cette campagne au Bihar, après avoir connu une humiliante défaite en février face à un parti anticorruption lors de l'élection pour l'assemblée de la capitale New Delhi. Au Bihar, son parti a fondé sa campagne sur la promesse du développement économique dans cet Etat, abritant une centaine de millions d'habitants et où les deux tiers des habitants n'ont pas accès à l'électricité. Il doit affronter le chef de l'exécutif actuel, Nitish Kumar, et son prédécesseur dans les années 90, Lalu Prasad Yadav, qui ont mis de côté leur rivalité de longue date pour former une coalition dirigée par le Premier ministre. Pour les analystes, le scrutin sera très serré, Des tensions inter-religieuses qui ont resurgi après le lynchage d'un musulman par une foule d'hindous, l'homme ayant été accusé à tort d'avoir mangé du bœuf, dans l'Etat voisin de l'Uttar Pradesh, ont perturbé une campagne houleuse. « Le pays doit rester uni. L'harmonie, la fraternité et la paix nous conduiront au développement », a lancé jeudi dernier, lors d'un meeting dans le Bihar, le Premier ministre après 10 jours de silence. Dans le troisième Etat le plus peuplé d'Inde, le parti du Premier ministre n' jamais gouverné seul. Le choix de la coalition de partis ou d'alliances régionales est privilégié par les électeurs. Serait-ce le cas cette fois-ci aussi ?