La 18e tripartite, qui s'est tenue à hier à Biskra, a été sanctionnée par un communiqué final qui reprend l'essentiel de ce qui a fait l'objet de débat. La rencontre, présidée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a regroupé des membres du Gouvernement, la direction nationale de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), les organisations et associations patronales, des dirigeants de grandes entreprises publiques, ainsi que des experts économistes et des universitaires. Cette réunion a été également rehaussée par la présence de Guy Ryder, directeur général du Bureau international du travail qui s'est félicité du degré de maturité des différents intervenants dans le développement socio-économique de l'Algérie. Dans son discours d'ouverture, Abdelmalek Sellal a rappelé les orientations du président de la République lors du dernier Conseil des ministres quant à l'impérative nécessité de réunir toutes les conditions de réussite de cette tripartite. Il a également souligné l'importance de consolider le consensus obtenu entre les différents partenaires autour des objectifs stratégiques de croissance. Le Premier ministre a rappelé les différentes étapes du dialogue entamé par le Gouvernement avec le forces vives de la nation en prélude à la réunion de la tripartite. Dialogue lors duquel ont été exposés les indicateurs économiques et financiers du pays ainsi que la stratégie arrêtée pour faire face à la contraction de nos ressources financières. Il a également souligné l'attachement du chef de l'Etat à la justice sociale et la vocation sociale de l'Etat algérien. Sellal a ensuite développé la démarche socio-économique du Gouvernement basée sur la rationalisation des dépenses publiques, le soutien au pouvoir d'achat et l'encouragement de la mue de l'économie nationale vers la création de richesse et d'emploi pérenne. Pour sa part, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd a rappelé l'acquis démocratique que constitue le dialogue social, et a souligné que la promotion de ce pacte en pacte national économique et social de croissance (PNESC) devait s'appuyer sur le développement de l'outil national de production, la mise en valeur de la gouvernance économique ainsi que la promotion du progrès social et de la dimension humaine à travers l'amélioration des conditions de travail. Il a appelé à faire de la conjoncture économique actuelle un facteur stimulant pour optimiser les capacités nationales de production. De leur côté, les représentants des organisations patronales ont insisté sur la dynamique d'entente à travers cet acte collectif qu'est le pacte national économique et social de croissance, en tant qu'instrument de réalisation d'objectifs économiques et levier pour la paix et la stabilité. Ils ont mis en évidence l'importance de ce cadre de convergence pour coordonner les actions à mener pour soutenir le monde de l'entreprise, premier levier de développement et création de richesse. Les participants ont marqué leur satisfaction quant aux avancées significatives enregistrées dans la mise en œuvre des différentes segments du pacte de croissance, à travers notamment la révision de l'article 87 bis de la loi relative aux relations du travail, l'identification des secteurs prioritaires bénéficiant du soutien public, l'appui multidimensionnel à l'activité productive notamment à travers la réduction de la pression fiscale, l'encouragement de l'investissement productif et la protection des industries naissantes, l'assouplissement des modes de gestion du foncier économique et l'accroissement de l'offre nationale en la matière, la promotion de la production nationale, à travers le rétablissement du crédit à la consommation pour les produits algériens et le renforcement de la régulation et de la surveillance des marchés, la mise en œuvre concrète d'un grand nombre de mesures de facilitation liée au Doing Business. A l'issue des débats, il a été convenu de poursuivre les travaux du comité national avec pour mission d'assurer la mise en œuvre des engagements du pacte national de croissance non encore réalisés. Dans ce cadre, la tripartite a appelé à la poursuite des efforts visant à améliorer l'environnement des entreprises, à renforcer la confiance des investisseurs et à développer la capacité d'ajustement des stratégies sectorielles devant stimuler la croissance. L'importance d'intégrer les activités informelles dans le processus de relance économique a été également soulignée, le monde de l'entreprise à jouer un rôle actif dans l'amélioration de la compétitivité du label national, par la promotion des compétences et la contribution à la mise en œuvre de la politique de l'Etat en matière d'emploi. Il lui a également été demandé de cultiver la culture du civisme fiscal et la responsabilité sociale, les travailleurs à préserver la stabilité du front social en privilégiant le dialogue, la concertation et la médiation, afin de pérenniser les acquis du modèle social algérien et de réunir les conditions de succès de la relance de l'économie nationale.