Le ministère de la Culture organise, les 17 et 18 octobre, au Palais de la culture, « les journées nationales de philosophie d'Alger ». L'événement est sponsorisé par des titres de presse Horizons. Il ne s'agit pas d'une rencontre pour initiés où vont se télescoper des notions ésotériques et absconses. Selon Razika Adnani, présidente et fondatrice de cette manifestation, « il faut redonner à la philosophie toute la place qu'elle mérite dans la société, lui reconnaître son rôle, celui d'être proche de l'individu et de ses questionnements ». Dans une société où se posent des problèmes liés à la communication et se répand la violence, une telle opportunité est à saisir pour, selon Adnani, « rendre notre existence plus harmonieuse et plus paisible ». L'exercice de cette science de la sagesse est lié à la pratique du débat et à la saine confrontation qui manquent tant à notre espace social et intellectuel. Même si elle est enseignée dans de nombreuses facultés, la philosophie ne débouche que sur la filière enseignement. Un riche programme a été concocté pour l'occasion. Des conférences, suivies de débats auront lieu pendant les deux jours de cette rencontre à laquelle prennent part des écrivains et critiques de cinéma algérien. Débats et dédicaces La séance inaugurale prévue à 9 heures sera marquée par l'intervention de Lazhari Labter, éditeur. Pour la première journée, cinq conférences seront animées par Mohamed Moulfi (université d'Oran) et Ali Ziki, professeur à l'université d'Alger dans la matinée. L'un et l'autre sont auteurs de publications qu'il est possible d'acquérir sur les lieux. Mohamed Lakhdar Maougal, Razika Adnani et Feriel Alimi prendront le relais l'après-midi. Le premier abordera la notion d'altérité à travers deux textes « l'Etranger » de Camus et « Etrangers à nous-mêmes » de Julia Kristeva. Ces conférences seront suivies de discussions et d'une vente-dédicace d'ouvrages des intervenants comme ceux de Feriel Lalami, membre d'un groupe de recherche en études sociologiques de l'université de Poitiers qui a beaucoup travaillé sur la question féminine en Algérie. La deuxième journée verra l'intervention du critique de cinéma Ahmed Bedjaoui sur le thème « comment le cinéma algérien a-t-il abordé la question d'autrui ? ». L'intervention de Leïla Tennci s'articulera autour de « la philosophie et le besoin de l'autre pour réaliser la paix ». Saïd Djabelkhir, qui a beaucoup travaillé sur l'islam maghrébin et sa dimension confrérique, animera une conférence sous le thème « l'image de l'autre, entre le programme d'enseignement et la société algérienne ». Les modérateurs sont Abdelkader Bouzida pour la première journée et Youssef Saiah pour la seconde. Les journées nationales de philosophie d'Alger seront clôturées par une table ronde.