Lancé dans les débuts des années 90, le projet des 72 villas érigées dans un quartier de Dergana à Bordj El Kiffan par l'ex-EPLF aujourd'hui ENPI (Entreprise nationale de la promotion immobilière) reste jusqu'à aujourd'hui inachevé. La cause ? Des indus occupants ont exploité à l'époque la situation sécuritaire pour squatter 20 des 72 habitations. Devant la persistante du refus des intrus à quitter les lieux, la direction de l'ENPI a décidé de porter l'affaire devant les tribunaux. «L'affaire est entre les mains de la justice. Nous avons un service juridique qui s'en occupe en plus d'autres affaires similaires qui paralysent les projets lancés par notre entreprise. D'ailleurs, le DG a donné des instructions pour en finir le plus rapidement avec ces problèmes qui nous font perdre du temps et de l'argent», explique M. Cheriaf, directeur régional de l'ENPI. A vrai dire, le site des 72 villas de Dergana est devenu une sorte de «favela» à la place du quartier résidentiel voulu par l'ex-EPLF. Toutes les habitations squattées ont été transformées à coup de parpaings et de briques. Ainsi, les transformations d'une villa occupée se font au gré des besoins avec des rajouts mais jamais parachevés. Des étages de villas ont même été loués à d'autres avec l'idée que tout le monde pourra en cas d'expulsion bénéficier de logements sociaux. «Nous sommes contraints de vivre dans ces conditions qui rendent la vie impossible dans ce quartier devenu un nid de délinquants», se désole un résident. Un autre s'alarme de cette insécurité qui fait que «nos enfants n'ont plus le droit de jouer dehors». Il condamne «l'irresponsabilité» de l'ENPI, qui selon lui, n'a rien fait pour déloger ses intrus. «Nous avons cru en ce projet et nous y avons mis toutes nos économies pour pouvoir un jour jouir et vivre dans la quiétude mais hélas, l'ENPI, a montré ses limites dans la gestion de ce genre de projet», souligne un autre résident. M. Cheriaf, le directeur régional de l'ENPI reconnaît bien ces contraintes. «Nous nous excusons auprès des bénéficiaires pour ces désagréments», dit-il. En attendant que la justice intervienne pour mettre fin à cette situation, les propriétaires légaux des villas qui avaient déposé plusieurs plaintes au niveau de la Sûreté pour dénoncer les intimidations menées contre eux par les squatteurs, espèrent en finir le plus rapidement avec cette situation.