La passivité des autorités locales aidant, les squatteurs de logements continuent de sévir. Malgré des décisions de justice recommandant l'évacuation des «indus occupants», les véritables propriétaires n'arrivent toujours pas à reprendre possession de leurs biens. L'exemple le plus édifiant est celui des 72 villas EPLF de Dergana (commune de Bordj El Kiffan) qui restent squattées à ce jour. L'absence de réactions des autorités locales favorise grandement l'apparition d'un autre phénomène tout aussi inquiétant, celui des transactions faites par les squatteurs sur les biens qu'ils occupent de force. Beaucoup de personnes viennent régulièrement déposer plainte au niveau des différents commissariats de la capitale. Les raisons sont liées au squat de leurs habitations. Ce phénomène revient généralement au lendemain des catastrophes naturelles, au moment où les propriétaires fuient leurs maisons, mais le plus souvent la situation est maîtrisée par le service d'ordre qui se penche sérieusement sur ces cas. Seulement, depuis des années, le squat de logements a pris d'autres proportions. En effet, on enregistre plusieurs cas de maisons squattées, notamment au niveau des grandes cités où le flux de personnes ne peut être contrôlé facilement, malgré la mobilisation du voisinage qui prend le soin d'informer qui de droit et à temps. L'exemple d'une maison située en plein centre-ville de Bordj El Kiffan, squattée par un commerçant au lendemain du séisme du 21 mai 2003, est étonnant. Le squatteur, qui fait partie du voisinage, a eu l'idée de l'occuper avec l'aide de ses enfants. Ils continuent à ce jour de défier les autorités compétentes, notamment l'APC de Bordj El Kiffan, alors que la justice avait examiné l'affaire et a déjà pris la décision de remettre ce bien immobilier à son propriétaire. L'autre cas à signaler est celui de la cité des 72 villas EPLF de Dergana. Ce cas ne semble pas constituer une priorité pour les responsables de l'ENPI (ex-EPLF), sinon comment expliquer qu'une vingtaine de ces villas résidentielles soient squattées au vu et au su de tout le monde, y compris les autorités compétentes ? Le pire dans toute cette histoire, ce sont les transactions qui s'opèrent entre indus occupants sans que les services habilités interviennent pour rétablir l'ordre. Malgré les cris de révolte des propriétaires légaux de ces villas et leur volonté affichée de réhabiliter ce site laissé à l'abandon (nettoyage, plantation d'arbres, électrification, etc.), il n'en demeure pas moins que toutes ces actions sont annihilées par la bidonvillisation qui frappe cette cité de plein fouet. Les concernés, sans une intervention salutaire des services de sécurité entre autres, risquent avec le temps d'être mis devant le fait accompli. En tout état de cause, une prise en charge de ces dossiers par les autorités locales est plus qu'impérative.