La journée nationale de la presse a été l'occasion pour le président Bouteflika, à qui revient l'initiative d'instituer cet hommage annuel, de renouveler son intérêt pour le développement de la presse dans notre pays et sa professionnalisation. Cet hommage intervient alors que le processus d'organisation de la corporation a franchi des étapes notamment avec la délivrance de plus de 3.000 cartes de journaliste professionne et la mise en place de l'autorité de régulation de l'audiovisuel. Le chef de l'Etat semble y accorder une importance de premier plan pour sortir le métier et ses hommes des incertitudes de la précarité professionnelle. Il rappelle qu'il a veillé personnellement à ce que « la presse nationale soit dotée des outils juridiques qui garantissent le libre exercice de ses activités, conformément aux normes et règles professionnelles en vigueur dans les sociétés démocratiques, et dans le respect de la déontologie et de la morale qui guident ce métier ». Le monde de la presse est interpellé sur deux points : parachever l'arsenal juridique pour permettre à la régulation de remplir ses missions et la pérennité de l'emploi. Si sur ce dernier aspect, le Président en appelle au sens des responsabilités des professionnels et des éditeurs en particulier pour consentir à investir et à former, le cadre juridique en cours d'édification passe par des phases liées à l'organisation du secteur.« De tels efforts doivent se traduire par la professionnalisation des personnels et la modernisation des moyens » mais aussi par « le respect des dispositions de l'arsenal législatif et réglementaire relatif à la protection des travailleurs du secteur de l'information et la garantie de leurs droits et acquis sociaux ». Les entorses à la loi sur les relations de travail sont légion et nombreux sont les salariés qui ne sont pas déclarés à la sécurité sociale, quand ils ne subissent pas l'arbitraire de leurs employeurs. En insistant sur ce chapitre, le chef de l'Etat sait qu'on ne bâtit pas sur les fragilités sociales. Et comme la presse est appelée à se hisser au niveau de la performance capable de répercuter les pulsations de la société et les préoccupations réelles du citoyen, le secteur se doit de se donner les moyens de son ambition. Pour ce faire, il devient nécessaire de mener à terme les réformes entamées, une fois le fichier national des journalistes professionnels connu, de mettre en place l'autorité de la presse écrite et le conseil d'éthique et de déontologie. Ces instances, dont une partie de la composante doit être issue des rangs da la presse, par le biais des élections, rend incontournable l'identification des professionnels. Ce à quoi s'attelle depuis plus d'une année la commission provisoire de délivrance des cartes de journaliste professionnel. « Les nouveaux défis auxquels notre pays fait face, et qui ne sont pas sans lien avec les défis qui se posent à l'échelle planétaire, commandent à la presse nationale de s'intéresser aux préoccupations réelles du citoyen et de s'adapter aux mutations de la société dans tous les domaines de la vie. La stabilité reste, sous tous les cieux, la condition fondamentale de la consécration des libertés, du progrès et de la prospérité pour tous ». C'est ces termes que le président de la République a situé les enjeux dans son message rendu public à l'occasion de la journée nationale de la presse célébrée le 22 octobre. Des objectifs qui doivent consacrer le droit constitutionnel du citoyen à l'information.