La décision israélienne intervient deux jours après l'adoption à l'Unesco d'une résolution sur la Palestine critiquant notamment la politique israélienne dans la ville sainte d'al Qods. La résolution présentée par un groupe de pays arabes, dont l'Algérie, « condamne fermement les agressions israéliennes et les mesures illégales limitant la liberté de culte et l'accès des musulmans au site sacré de la mosquée al-Aqsa ». En outre, elle déplore « vivement » les « irruptions persistantes d'extrémistes de la droite israélienne sur le site » et « exhorte » Israël à « prendre les mesures nécessaires pour empêcher les agissements provocateurs qui violent (son) caractère sacré ». Toute référence a, en revanche, été abandonnée à la « place al Buraq ». Dans la rédaction initiale du texte, les auteurs affirmaient que la place « fait partie intégrante de la mosquée al-Aqsa ». L'apaisement a été aussi privilégié, alors que le gouvernement israélien et la direction palestinienne sont soumis à la pression d'une communauté internationale. Le sujet a en particulier été évoqué par le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors d'une rencontre jeudi à Berlin. « Un nombre de propositions constructives ont été suggérées, dont des mesures qu'Israël pourrait prendre pour réaffirmer son engagement à maintenir le statu quo », a indiqué le porte-parole du chef de la diplomatie américaine, John Kirby. A l'issue de la rencontre, le secrétaire d'Etat américain a appelé Israéliens et Palestiniens à s'écarter du « précipice ». Kerry doit rencontrer aujourd'hui à Amman le président palestinien Mahmoud Abbas et le roi Abdallah II de Jordanie, interlocuteur primordial quand il s'agit de ce lieu saint, qui avait reçu mercredi dernier le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Le chef de l'ONU s'est dit « pessimiste » quant à un apaisement de la situation menaçant de prendre une tournure « catastrophique ». Dès lors, il a plaidé la nécessité d'une « solution juste et globale à la question palestinienne ». Le roi de Jordanie a appelé, selon un communiqué du palais royal, au respect du statu quo sur l'esplanade des Mosquées et à une « paix juste et globale, sur la base d'une solution à deux Etats ». Le royaume jordanien est le gardien de l'esplanade des Mosquées selon des règles non écrites dites « statu quo » héritées de la guerre de 1967. En vertu de ces règles, les juifs ont l'autorisation d'y accéder à certaines heures mais y ont l'interdiction de prier. Les musulmans peuvent aller y prier à toute heure, mais régulièrement soumis aux restrictions israéliennes, contre une protection aux extrémistes juifs voulant y prier, un acte dégénérant à chaque fois en violence comme c'est le cas depuis la célébration du nouvel an juif à la mi-septembre. Le Conseil de sécurité des Nations unies a discuté du dossier jeudi. A l'issue de la réunion, la Nouvelle-Zélande a annoncé qu'elle allait proposer à ses partenaires un projet de résolution qui soulignera la nécessité de reprendre des négociations directes israélo-palestiniennes. Le quartette pour le Proche-Orient (Russie, Etats-Unis, Union européenne, ONU) a par ailleurs tenu hier à Vienne une réunion sur cette question.