Les Congolais votaient dimanche sur un projet de constitution qui ouvre la voie à un 3e mandat pour le président Denis Sassou Nguesso, au pouvoir depuis de 30 ans. Le projet soumis au référendum permettrait de faire sauter les deux verrous qui empêchent actuellement une nouvelle candidature : la limite d'âge et celle du nombre des mandats présidentiels. Mais, dans un climat tendu, la campagne référendaire s'était achevée vendredi, après plusieurs jours d'interdiction des rassemblements publics et des violences meurtrières qui ont ravivé dans l'opinion le spectre des épisodes de guerre civile entre 1993 à 2003. Des heurts ont éclaté mardi à Brazzaville et à Pointe-Noire faisant entre quatre et une vingtaine de morts. Depuis, l'internet mobile, les SMS et le signal FM de la radio française RFI sont coupés. L'opposition, regroupée sous la forme de coalitions de partis, a dénoncé un « coup d'Etat constitutionnel » et appelé les Congolais à le rejeter. Des organisations de défense des droits de l'Homme ou de la société civile ont aussi condamné un climat de « répression » rendant impossible la tenue d'un scrutin dans des conditions démocratiques, alors que certains opposants sont assignés à résidence. Pour l'Union européenne, « les conditions actuelles de gouvernance électorale ne permettent pas un scrutin libre et transparent » au Congo. L'Elysée qui suit avec « avec grande attention les événements », a rappelé que le président Hollande souhaitait d'une manière générale « que les Constitutions soient respectées et que les consultations électorales se tiennent dans des conditions de transparence incontestables ».