Le chanteur algérien d'expression kabyle Idir a annoncé lundi dernier à Alger la sortie prévue pour 2016 d'un nouvel album de douze titres dont des duos avec des grands noms de la chanson française. Invité en compagnie de Lounis Aït Menguellet, un autre chantre de la chanson kabyle, au salon de la créativité organisé par l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (Onda), Idir a expliqué lors d'une conférence de presse tenue à cette occasion, que sa présence était motivée par le souci de « soutenir » l'Onda dans son action en faveur de l'expression artistique, appelée à aller vers « plus de changement », selon lui. Idir qui a sorti en 2013 « Adhrar innu » (Ma montagne), un CD comprenant onze titres, s'associera dans son prochain opus à Charles Aznavour qui chantera en duo et « en kabyle » avec lui sur la musique de « La Bohême », un des plus grands succès du chanteur français qui fêtera bientôt ses 92 ans. Dans un autre duo, Idir, Hamid Cheriet de son vrai nom, sera accompagné de Francis Cabrel, autre grand interprète, auteur et compositeur de la chanson française, qui devrait porter un autre texte en kabyle dans le nouvel album dont le titre n'a pas été dévoilé. Plusieurs autres chanteurs berbérophones seront également présents aux côtés de Idir à travers une dizaine de chansons de l'album. L'interprète de la fameuse chanson « Avava Inouva », traduite en 20 langues, a salué la nouvelle scène algérienne qui, selon lui, compte « de plus en plus de jeunes talents » dans la chanson, estimant qu'il avait la chance d'appartenir à une « génération porteuse », à une « époque où il fallait s'affirmer » dans son identité culturelle. A une question de savoir les raisons de sa longue absence de la scène en Algérie, son dernier gala ayant été donné en 1979 à Alger, Idir a répondu qu'il était avant tout un « artiste porteur d'une identité et de valeurs ». « M'inviter uniquement pour les belles mélodies que je compose sans tenir compte de la culture dont je suis issu relèverait de l'inacceptable », a-t-il dit dans une allusion à peine voilée à ses positions connues en faveur de l'officialisation de tamazight. Le chanteur a tenu à souligner que malgré cette absence, il a toujours représenté l'Algérie « dignement » partout où il s'est produit dans le monde.