À partir de 2016, les boulangers seront appelés à fabriquer du pain à base d'une farine spéciale. Elle est composée de 70% de farine normale, de 20% de semoule du type super et 10% de semouline (fibre). C'est ce qu'a fait savoir, hier, le président de la fédération nationale des boulangers, Youcef Kalafat lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Il a affirmé que cette mesure a été décidée suite aux conclusions de la commission mixte mise en place par le ministère du Commerce. « La fédération a été reçue au département de Belaïb Bakhti au début de ce mois d'octobre. Le ministre a adressé un écrit au Premier ministre en vue d'introduire la farine panifiable dans le processus de fabrication du pain. C'est ce que nous avons proposé il y a trois années pour régler le problème de la marge bénéficiaire », a-t-il expliqué. « Le ministère du Commerce a fait part à la fédération de cette réponse favorable », a-t-il ajouté. Il a ensuite indiqué que cette farine, riche en glutine, sera subventionnée par l'Etat et exclusivement réservée à la fabrication de pain. « Les minoteries, au nombre de 386, réparties sur tout le territoire national seront, a-t-il précisé, à partir de janvier dans l'obligation de fabriquer deux sortes de farine, à savoir la farine normale destinée à la fabrication de pâtisserie et d'autre usages et la farine mixée qui sera destinée à la fabrication de pain. Les moulins privés seront, également, dans l'obligation d'acheter la semoule de l'entreprise Eriad pour pouvoir fabriquer cette nouvelle farine. Le prix de vente de la farine n'est pas encore connu. Ce qui est sûr, c'est qu'il sera réglementé par l'Etat », a-t-il indiqué avant d'enchaîner « le coût de fabrication de la farine mixte sera supérieur à celui de la farine normale. L'Etat prendra en charge le différentiel pour garantir une marge bénéficiaire au boulanger ». Le prix connu cette semaine Une réunion est prévue la semaine prochaine au ministère du Commerce au cours de laquelle le prix de la farine mixée sera communiqué à la fédération, selon Kalafat. Les membres de la commission mixte ont sillonné 12 wilayas où des boulangeries pilotes ont été mises en place en vue d'évaluer la qualité de la farine mixée et le prix de revient de la baguette de pain. « Les différents tarifs seront additionnés pour sortir avec une moyenne qui constituera le prix final et unifié de la farine mixée ». Selon lui, l'introduction de cette nouvelle farine « permettra au gouvernement de réduire la facture d'importation de la farine de 30% ». Les boulangers vont aussi « respirer » en ayant une marge bénéficiaire de 15 et 20% ; « Au lieu d'utiliser 2 kg de sel pour un quintal de farine, la même quantité de farine mixée nécessitera 1,5 kg de sel », a-t-il indiqué. Selon lui, même si la baguette de pain est vendue à 10 DA, le boulanger comptabilise actuellement « pratiquement zéro marge bénéficiaire » surtout après la hausse des prix de la levure de l'améliorant. Kalafat a tenu enfin à mettre une mise au point. « Sur les 20.000 boulangers recensés au niveau national, seulement 361 ont baissé rideau en 2015 et non pas 3.000 comme cela a été rapporté par la presse ». Par ailleurs, la fédération plaide pour l'octroi d'autorisations de travail aux migrants subsahariens et la révision des modalités d'acquisition des groupes électrogènes.