Une délégation composée d'une dizaine de chefs d'affaires jordaniens, conduite par l'Organisme jordanien de développement des projets économiques (JEDCO), est en visite à Alger, dans la perspective de conclure des contrats de partenariat. C'est l'objectif assigné au forum d'affaires organisé, hier, en collaboration avec la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci). Les chefs des délégations des deux pays ont clairement affiché leur intérêt à booster les échanges commerciaux, jugés dérisoires. « Ces échanges entre les deux pays ne reflètent guère le niveau espéré, et l'objectif est de redynamiser la machine économique dans un environnement qui manque de stabilité », a souligné l'ambassadeur de la Jordanie à Alger, Ahmed Jaradat. L'Algérie a importé en 2014 de la Jordanie pour un montant de 155 millions de dollars, une baisse de 13 millions de dollars par rapport à 2013. Les exportations vers ce pays sont passées de 8 à 6 millions de dollars durant la même période, selon le vice-président de la Caci, Riadh Amour. Ce dernier a expliqué que « si le volume des échanges est insignifiant, il est, en fait, le reflet du volume global des échanges interarabes qui ne représentent que 10 à 11% des échanges commerciaux globaux ». Il a fait savoir que d'autres paramètres freinent le processus commercial, tels que le manque de transport, les barrières douanières et la conformité des normes. « Les normes des produits algériens se rapprochent de celles européennes, en plus, le consommateur algérien ne connaît pas trop le produit des pays arabes », a ajouté le vice-président de la Caci. Il a fait savoir à la délégation jordanienne qu'une nouvelle loi sur les investissements va être prochainement adoptée. Celle-ci consacrera, a-t-il insisté, le principe de la liberté d'investir en plus des facilitations sur le plan administratif. « Nous appelons les investisseurs jordaniens à participer à la réalisation de projets économiques », a-t-il indiqué ajoutant que pour l'Algérie, « la Jordanie, vu sa position stratégique, constitue un moyen d'accéder au marché asiatique ». Selon lui, l'Algérie ambitionne d'exporter vers ce pays principalement des produits alimentaires, de l'électroménager et des produits électroniques. La partie jordanienne souhaite, elle aussi, aller vers des « partenariats gagnant-gagnant », considérant l'Algérie comme « la porte de l'Afrique ». Riadh El Khatib, directeur des programmes de développement des projets économiques à la Chambre de commerce jordanienne, a déploré « la politique protectrice » de l'industrie prônée par l'Algérie. Il a indiqué que l'expérience de la Jordanie démontre clairement l'échec de cette option. « C'est quand nous nous sommes ouverts sur le monde que notre industrie a pris de l'élan », a-t-il indiqué. Actuellement, neuf laboratoires pharmaceutiques jordaniens sont installés en Algérie, a-t-il fait savoir, ajoutant que les hommes d'affaires jordaniens veulent investir, entre autres, dans le tourisme, l'agroalimentaire et l'agriculture.