Le président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a estimé, hier, que les décisions et les réformes annoncées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, reflètent « une avancée remarquable et considérable notamment avec la mise en place d'une commission indépendante de surveillance des élections ». Me Ksentini, qui était, hier, l'invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio algérienne, a plaidé pour une vraie démocratie. « On ne peut se contenter d'une démocratie de façade ou d'une démocratie qui n'existe que dans les textes. On est en phase d'apprentissage de la démocratie qu'on doit développer et consolider, il n'y a pas d'autre mode de gouvernance », a-t-il soutenu. Pour Me Ksentini, le président de la République est, dans son message adressé à la nation à l'occasion du 1er Novembre, allé à « l'essentiel », à savoir l'organisation d'élections transparentes et libres. Et d'ajouter : « Si les élections ne sont pas transparentes, tout sera faussé. C'est pour cela que le président Bouteflika a évoqué la création d'une commission indépendante qui veillera à leur transparence. C'est un pas gigantesque qui a été fait », a-t-il estimé. Le président de la CNCPPDH a mis également en avant le rôle de l'opposition qui doit participer aux élections. Car, selon lui, le message du Président est une réponse à l'opposition. « Il n'y a rien de déshonorant à répondre favorablement à l'opposition composée de citoyens algériens ayant formulé des avis et des propositions. L'opposition est l'essence même de la démocratie », a-t-il dit. S'exprimant sur la révision de la Constitution, il a souligné que la préservation des références et constantes morales, culturelles et historiques, comme annoncé par le président « est fondamentale ». En outre, la prochaine Loi fondamentale se doit de respecter l'indépendance de la justice et faire en sorte que le magistrat ne soit plus influencé par le pouvoir exécutif. « Il faut que le pouvoir judiciaire soit totalement indépendant. Dès lors que la justice se soumet à l'exécutif, les choses sont faussées », a-t-il jugé. A une question sur l'évaluation du système judiciaire, l'avocat a signalé qu'il y a des lacunes qu'il faut combler. « Notre système judiciaire n'est pas performant. Nous manquons d'une justice de qualité ». Pour lui, cette dernière suppose des magistrats formés, dotés d'une indépendance d'esprit et d'une honnêteté intellectuelle sans limite pour pouvoir assurer une justice équitable.