L'institution d'un mécanisme indépendant de surveillance des élections, annoncée par le président de la République à l'occasion du déclenchement de la révolution, est "un pas gigantesque" pour la démocratie en Algérie et répond à une revendication essentielle de l'opposition, a affirmé mardi le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini. "L'institution d'une commission indépendante qui veillera sur la sincérité des élections est un pas gigantesque pour la démocratie en Algérie", a indiqué Me Ksentini sur les ondes de la Radio nationale. Il a souligné que l'institution de cette instance répondait à "une revendication essentielle de l'opposition", ajoutant que même "si l'opposition n'a pas participé d'une manière directe à la rédaction de la future constitution, ses idées et propositions ont été prises en compte". Il a qualifié, par ailleurs, d'"avancée considérable" le rôle plus actif de l'opposition parlementaire qui sera dotée de nouveaux moyens comme la saisine du Conseil constitutionnel. Me Ksentini s'est réjoui aussi que la révision de la Constitution s'articule autour des constantes nationales à savoir la préservation et la sauvegarde, de l'unité nationale consolidée autour de l'histoire, l'identité, les valeurs spirituelles et civilisationnelles algériennes. "Il faut que nous ayons des références morales, historiques, intellectuelles et culturelles qui nous caractérisent", a-t-il affirmé, ajoutant que ces références sont "absolues, incontournables et desquelles il ne faut jamais s'écarter". "Il est fondamentale de les voir institutionnaliser", a-t-il souligné. Me Ksentini a également insisté sur la séparation des différents pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) dans la prochaine constitution. "Si l'on veut aller vers la démocratie il faut absolument insister sur la séparation de ces pouvoirs qui est l'essence même de la démocratie", a-t-il dit. Sur l'alternance du pouvoir, Me Ksentini a relevé "la nécessité absolue de transmettre le flambeau. Ceci relève d'une évidence et c'est naturel", a-t-il estimé, affirmant que les changements opérés aux plus hauts sommets de l'Etat "est une consécration de ce principe". Sur les rapports internationaux sur les droits de l'homme en Algérie, il a indiqué que ces rapports "sont manipulés, excessifs, dirigés et orientés contre l'Algérie". "Ces rapports ne m'impressionnent pas du fait que nous connaissons leur provenance", a-t-il ajouté. Concernant le respect des libertés individuelles, il a déclaré que ces libertés "sont, dans leur ensemble, respectées en Algérie, même si, de temps à autre, il y a des incidents qui sont regrettables et que nous dénonçons systématiquement". Sur un autre plan, il a plaidé en faveur de l'indépendance de la Justice déplorant le fait que le système judiciaire "n'est pas du tout performant et manque de qualité". Il a en outre qualifié les décisions prises en matière de détention préventive de "progrès", considérant, toutefois que "les textes qui existent déjà sont suffisants et qu'il fallait simplement les observer d'une manière correcte".