Les cinq suspects auditionnés sont toujours en garde à vue, en attendant l'arrestation d'autres individus présumés impliqués dans l'enlèvement. Selon une source proche de l'enquête, Amine G., l'auteur présumé du rapt, un ami du père de l'enfant, a été arrêté suite aux investigations des experts de l'Institut national de criminologie et de criminalistique de Bouchaoui qui ont pu identifier et localiser les appels téléphoniques au père de l'enfant. Selon la même source, les enquêteurs se sont basés sur les appels téléphoniques en provenance d'Alger, demandant une rançon en euro, ce qui a permis d'identifier l'appelant et le lieu de séquestration de l'enfant à El Mohamadia (ex-La Vigerie) à l'Est de la capitale. Deux ravisseurs ont été arrêtés sur place. Les enquêteurs s'attellent à identifier les conducteurs de la moto et du camion qu ont servi au transport de l'enfant vers le lieu de sa séquestration. Le réseau a bien planifié le rapt, selon notre source. Amine G., considéré comme le cerveau du réseau, aurait servi de source d'informations aux ravisseurs qui les orientait également, du fait qu'il était un proche de la famille. S. B., le propriétaire de la villa où était séquestré l'enfant, est sous le coup d'un mandat d'arrêt délivré par le tribunal d'El Harrach pour trafic de drogue. Les enquêteurs se sont penchés également sur l'appel téléphonique en provenance de France. Le père de l'enfant avait déclaré aux enquêteurs qu'il avait reçu cet appel d'un des ravisseurs, exigeant de lui transmettre son numéro de téléphone en France où il avait passé un long séjour. L'appelant était au courant des déplacements du père de l'enfant et de sa fortune aussi. « Il m'a également demandé de me déplacer en France et a exigé 1,5 million d'euros », a-t-il affirmé aux enquêteurs. Pourquoi les ravisseurs ont-ils exigé cette somme en devises et sa remise en France ? Quelle est la relation entre Amine G., l'ami du père, et Saïd, le baron de la drogue, propriétaire de la villa ? Les premiers éléments de l'enquête ont fait ressortir que parmi les suspects, des repris de justice dans des affaires de trafic de drogue et qu'une relation « de confiance » liait ces derniers à Amine G., l'ami du père de l'enfant. Toutefois, le vrai mobile du kidnapping n'est pas encore déterminé et les investigations se poursuivent. Les domiciles des mis en cause ont fait l'objet de perquisition, leurs téléphones portables ont été saisis et soumis à analyse à l'INCC. Les investigations se sont étendues à l'entourage de la famille du petit Amine notamment les connaissances du père. Le procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs s'exprimera à la clôture de l'enquête et la présentation des mis en cause.