Le tribunal pénal de Bir Mourad Raïs a lancé hier deux mandats d'arrêt à l'encontre de deux suspects en fuite, dans l'affaire du kidnapping du petit Amine Yarichène. Il s'agit, selon le procureur de la République adjoint près le tribunal de Bir Mourad Raïs, Mohamed Amari, de deux Algériens installés à l'étranger. Le magistrat a précisé, dans un point de presse animé hier que l'auteur principal dans cette affaire a été arrêté le 2 novembre dernier. « C'est un émigré qui circulait avec une fausse identité et un faux permis de conduire ». Les quatre mis en cause dans le rapt ont été placés sous mandat de dépôt. Quant au mobile de cet enlèvement, le procureur adjoint a indiqué qu'il s'agit de rançon. « La somme initiale demandée par les ravisseurs à la famille d'Amine Yarichène a été de quatre millions d'euros, avant qu'elle soit réduite à 1,5 million d'euros. Ils ont exigé qu'elle soit versée sur un compte à l'étranger », a-t-il précisé. Le magistrat a assuré que l'enfant n'a pas fait l'objet de maltraitance ou toute forme de violence, selon le rapport du médecin légiste. Il est à signaler que les auteurs présumés du kidnapping de l'enfant Amine Yarichène ont été présentés, vendredi, devant le procureur près le tribunal de Bir Mourad Raïs. Les suspects, dont le présumé auteur principal Ahmed Y. et l'ami intime du père de l'enfant en l'occurrence Amine G., alias Mani, ont été auditionnés par le procureur de la République avant d'être tprésentés devant le juge d'instruction. Amine Yarichène âgé de 7 ans, accompagné de son père Mohamed, sa grand-mère, ses oncles ont été les premiers auditionnés par le procureur de la République vers 13h. Ils se sont constitués comme partie civile. Selon une source proche de l'enquête judiciaire, la présentation a duré jusqu'à la fin de l'après-midi. « Le juge d'instruction a auditionné les prévenus avant de passer à la confrontation, jusqu'à une heure tardive du vendredi ». Les mis en cause sont poursuivis pour constitution d'association de malfaiteurs, enlèvement d'un mineur pour demande de rançon et faux et usage de faux pour l'accusé principal. Selon une source proche des enquêteurs de la GN, le ravisseur principal, Ahmed Y. a été arrêté à l'intérieur de la villa où était séquestré l'enfant. Il s'est présenté comme gardien mais l'enquête a permis de l'identifier. Il s'agit d'un narcotrafiquant en cavale depuis 2010 et qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international et recherché par Interpol depuis 2004 pour trafic de drogue et tentative de vol à main armée et séquestration en France. Le magistrat a assuré que « l'instruction judiciaire se poursuit toujours dans cette affaire ». Il est à signaler que les ravisseurs présumés ont été transférés à l'établissement pénitentiaire d'El Harrach. Qui est Ahmed Y ? Saïd l'émigré, de son vrai nom Ahmed Y., gérait une petite société d'importation de fruits avant de s'adonner au trafic de drogue dure. Il a investi les revenus de cette activité illégale dans l'immobilier et le commerce notamment des véhicules. Sa villa qui a servi à la séquestration du petit Amine a été scellée dans le cadre de l'affaire de la saisie de 5 tonnes de cannabis découvertes dans des conteneurs au port sec de Rouiba, et qui devaient être expédiées en France. Né en 1971, natif de Ouezra, dans wilaya de Médéa, le baron de la drogue vivait en France. Il a été arrêté par la police française pour tentative de vol à main armée. Il a réussi à s'évader le 6 septembre 2002 du centre pénitentiaire de Lorient-Plœmeur et a rejoint l'Algérie via la frontière marocaine.