L'espace Esprit Panaf du Sila a consacré, samedi dernier, une rencontre autour des contes en Afrique, intitulée « Contez-moi l'Afrique », animée par trois conteurs africains. Selon Dieynaba Gueye, conteuse sénégalaise, « mon amour pour le conte a commencé dès mon jeune âge. Je parcourais toutes les maisons pour écouter les contes narrés par mes aînés. J'ai grandi dans cette ambiance. Si je suis venue à l'écriture du conte c'est parce que j'ai constaté que les nouvelles générations ont tendance à oublier ce patrimoine. J'ai constaté que ce patrimoine est menacé de disparition. En écoutant les contes de mes aînés, j'ai pu les mémoriser, d'où l'idée de les mettre dans des opus. » La Burkinabé Sophie Heidi Kam explique qu'elle est venue à l'écrit du conte par souci de sauvegarde de cette oralité. « J'ai appris à aimer le conte grâce à ma grand-mère maternelle. Lorsque j'ai remarqué que le conte commençait à tomber dans l'oubli, j'ai collecté tous les contes possibles et imaginables. J'allais de village en village pour recueillir ce patrimoine ancestral auprès des aînés. J'ai découvert que le conte est le même mais diffère, dans la façon de le narrer, d'un lieu à l'autre ». De son côté, le conteur guinéen, Boubacar Diallo a indiqué que « contrairement aux deux dames, je n'ai pas connu les contes des grands-mères, parce que je n'ai pas eu la chance de les avoir. Je suis arrivé plus tard au conte grâce à mon entourage. Un milieu où circulaient mythes et légendes. Avec le conte, j'admets que je suis confronté au beau et au merveilleux. » Les trois intervenants ont déclaré que « le conte passe d'une langue à l'autre. On reste, néanmoins, dans la plupart des cas, fidèle au conte tel qu'il est dit dans la dans la langue maternelle. » Ils déplorent, cependant, que « les nouvelles technologies aient anéanti le conte. Elles l'ont chassé des habitudes sociales. »