Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa, a appelé, hier, les compagnies d'assurances à mobiliser leur épargne par l'achat d'obligations auprès des banques ou la prise de participations dans le capital des entreprises pour contribuer au financement de l'investissement. Cette nouvelle orientation devra permettre aux assureurs d'être des « acteurs actifs » dans le marché financier et le financement de l'économie, a expliqué le ministre dans une déclaration à la presse en marge de la 25e assemblée générale du Conseil national des assurances (CNA) dont il est le président. Il a indiqué que cette réunion du CNA, tenue à huis clos, visait à définir les mécanismes par lesquels les assureurs pourraient jouer efficacement leur rôle dans le marché financier sur lequel mise le gouvernement pour devenir un instrument alternatif aux financements du Trésor public. Selon le grand argentier du pays, les assureurs ont des épargnes « durables », du fait que les polices d'assurances sont contractées sur plusieurs années, et qu'ils doivent, alors, mobiliser au profit de l'économie. Le ministre a expliqué que cette nouvelle orientation s'inscrivait dans la démarche globale du gouvernement visant à substituer partiellement le financement de l'investissement public par le Trésor à travers d'autres sources financières. Il a alors cité, entre autres, le dispositif de bancarisation des fonds informels, l'augmentation des recouvrements fiscaux et la création prochaine de fonds d'investissement. Il a appelé les assureurs à améliorer la qualité de leur prestation en réduisant notamment les délais d'indemnisation et en diversifiant leurs offres de produits. Interrogé par la presse sur le montant des fonds informels drainés par les banques dans le cadre du programme de mise en conformité fiscale volontaire, lancé depuis trois mois, le ministre a indiqué que son département allait communiquer son premier bilan en décembre prochain. Concernant les mesures à prendre pour lutter contre le transfert illicite des devises, Benkhelfa a avancé qu'à partir de janvier 2016, toutes les demandes de domiciliation bancaire seront effectuées par voie électronique. Dès que cette demande par voie électronique parvient à la banque, elle est simultanément transférée vers les services douaniers et fiscaux grâce à un système d'information qui permettra à ces trois institutions d'identifier le même opérateur à leur niveau.