Le premier argentier du pays a même écarté le recours à l'emprunt où à des financements extérieurs pour supporter les déficits budgétaires. «Nous n'en sommes pas encore là», a tranché Benkhalfa qui nuance ses propos, affirmant qu'«à chaque fois qu'il y a un effondrement des prix du pétrole, il y a un choc pour tous les pays, pétroliers ou moins pétroliers». Mais, la conjoncture est caractérisée par deux situations, «des pays qui subissent un choc frontal en raison de l'endettement et l'absence d'épargne institutionnelle et d'autres pays, comme le notre, qui ne sont pas endettés. Donc, il n'ont pas à rembourser de l'argent». «Nous n'en sommes pas encore à une étape où il faut chercher d'autres sources de financements», a-t-il dit à ce propos. Toutefois, pour le ministre «nous devons traiter cette situation même si nous sommes à l'abri de ce choc». «Nous avons une marge de manœuvre, et dans les prochaines années, nous devons recycler tout l'argent qui est recyclable.» «Il y a la Banque centrale qui veille sur cette épargne et la marge de manœuvre n'est pas réduite. Donc, il faut optimiser au maximum l'usage des ressources, rationaliser les dépenses, et réduire ou lutter contre le gaspillage des subventions et la contrebande. Il faut aussi aller vers la sphère réelle et l'investissement qui doit bouger et mobiliser les acteurs et les citoyens autour de cette croissance», a souligné le ministre. La bancarisation des capitaux informels est l'une des alternatives qu'a défendue, d'ailleurs, Benkhalfa affirmant même que les citoyens qui possèdent «des devises peuvent ouvrir des comptes bancaires et verser leurs devises». Le ministre, qui est revenu sur cette mesure contenue dans la loi de Finances complémentaire de 2015, a assuré que les opérateurs économiques et les commerçants peuvent déposer leur argent en toute quiétude. Il estime, dans ce sens, que «l'inclusion financière ou la bancarisation est un mode de ressources et un moyen de lutte contre l'évasion fiscale». À une question sur la révision du système des subventions, le ministre a assuré que la priorité du moment est à la croissance, notant que pour les subventions «chaque chose à son temps». Dans le même ordre d'idées, Benkhalfa a fait savoir que le gouvernement entend renforcer le train de mesures décidé en 2014 en faveur de l'investissement. «Des meures d'encouragement à l'investissement ont commencé déjà en 2014», a-t-il dit ajoutant que «l'investisseur, qu'il soit national ou étranger, gagne de 15 à 20% en matière d'impôts». «Cette voie sera renforcée par des mesures structurelles et financières et une optimisation des ressources», a-t-il promis. Dans ce cadre, il a notamment fait état de mesures qui seraient prises au profit de la sphère réelle et la diversification de l'économie. «Nous avons privilégié 16 à 17 filières émergentes qui peuvent substituer aux importations.» Enfin au sujet de la chute de la valeur du dinar, le ministre a précisé que «c'est le dollar qui s'est renforcé et non pas une dévaluation de la monnaie nationale», soulignant qu'il faut faire confiance à l'ingénierie de la Banque d'Algérie en matière de gestion du taux de change. «Le dinar ne se relève pas par des mesures de tarifications, mais par la compétitivité de l'économie. C'est une économie forte qui donne un dinar fort», a conclu le ministre. S. B.