Un manque de coordination et de partage d'informations a été constaté lors des catastrophes précédentes. Un simulateur gestion de crises vient d'être mis en service pour y remédier. Le directeur général de la Protection civile, le colonel Mustapha El Habiri, a souligné, hier, le rôle des différents organismes chargés de l'intervention lors de catastrophes, ainsi que l'importance de la coordination et de la communication afin de préserver les vies humaines. Le DGPC, qui suivait une simulation d'inondations, qui coïncide avec le 14e anniversaire des inondations de Bab El Oued, ayant causé plus de 700 morts, a indiqué que « l'objectif de cet exercice est de tester l'apport du civil, des organismes nationaux et l'aide de l'Armée nationale populaire ». Le colonel Mustapha El Habiri a également assuré que les effectifs de la Protection civile sont mobilisés et bien formés pour la gestion de crises, rappelant, dans ce sens, les manœuvres réussies de Seismex, organisées à Médéa, et qui ont regroupé plus de 6.000 éléments. Le DGPC a, à cette occasion, procédé à l'inauguration du simulateur gestion de crises, au niveau de l'Ecole nationale de la Protection civile (ENPC) de Bordj El Bahri. Il s'agit d'une cellule composée des représentants des secteurs concernés par la gestion de catastrophes. Une simulation d'inondations a été organisée et suivie par vidéoconférence. Selon le colonel Abdelhamid Zighed, directeur de l'ENPC, « ce simulateur est un outil d'aide pour une meilleure gestion de crise. Il consiste en la mise en place d'un plan de gestion ». Placée sous l'égide du secrétaire général de la wilaya, cette cellule a pour mission principale de soutenir les équipes opérationnelles sur le terrain et proposer des mesures pouvant cerner toute catastrophe. Le colonel Fouad Lalaoui, sous-directeur de la planification opérationnelle à la DGPC, a précisé que l'objectif principal de ce simulateur composé d'ordinateurs reliés entre eux n'est pas dédié à la Protection civile mais à la gestion et la coordination entre les différents intervenants dans une crise. « Nous avons constaté, lors des précédentes catastrophes, une absence de coordination, de partage d'informations et une méconnaissance de la situation. » Le commandant Eric Dufés, officier supérieur à l'Ecole française des officiers supérieurs et référent dans la gestion de crises et des parcours universitaires, a signalé que ce genre de scénario dure généralement six mois vu la complexité de la situation. « En Algérie, l'exercice a duré juste 3 heures. Je signale là l'excellent résultat grâce à l'implication de la Protection civile », a-t-il soutenu. L'officier supérieur français, venu en observateur, a indiqué que ce simulateur mis en service, en collaboration avec la Protection civile algérienne, « a nécessité deux ans et demi de travail ».